Censure

Assises nationales. Des ONGs de droits humains et autres Associations posent des conditions de participation

Plusieurs organisations de défense des droits humains guinéens, des associations des victimes et des citoyens ont donné leur position par rapport aux assises nationales qui doivent s’ouvrir le 22 mars prochain.  Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 18 mars, dans la salle Mohamed Koula Diallo de la Maison de la presse de Kipé dans la commune de Ratoma, ces organisations ont posé des conditions quant à leur participation à ces consultations.

La déclaration a été lue par Souleymane Diallo, président de l’OGDH. « Dans son allocution à la nation, le 31 décembre 2021, le Président de la transition avait promis la tenue des Assises Nationales. Un décret a fixé leur démarrage pour le 22 mars prochain. Que veulent-elles dire ?  Quels sont leurs objectifs et leurs missions ? Où et comment se tiendront-elles ? Et pendant combien de temps ? Avec quels acteurs ? Tant de questions auxquelles le décret l’instituant ne répond pas », a-t-il lu.

« Etant donné le manque de clarté du concept des Assises Nationales, l’imprécision de ses termes de référence par ceux qui les instituent, nous exprimons nos craintes légitimes quant à la réussite d’une réconciliation vraie et sincère à travers les Assises Nationales telle que recommandée par ses initiateurs.  Ne désirant pas servir de cautions en nous associant à des évènements aux objectifs indéfinis et imprécis, nous tenons à exprimer des exigences que nous posons pour notre participation effective à ces Assises. Ce sont : La communication des termes de référence des Assises Nationales : Objectifs, Missions, Acteurs, Activités et les délais y afférents. L’engagement des autorités à mettre en place, à la fin des Assises, la Commission de réconciliation dont la composition et le mandat seront adoptés de façon consensuelle. Nous affirmons que sans la prise en compte par les nouvelles autorités de ces exigences et leurs satisfactions, nous ne prendrons pas part aux Assises Nationales », insiste les ONGs signataires de la déclaration », a-t-il poursuivi.

Un peu avant, ces différentes organisations ont rappelé  la junte militaire au pouvoir qu’en 2016 un rapport de la commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale (CPRN) a été remis au président de la République d’alors.

Le rapport de la CPRN a abouti à la conclusion suivante : « Les Guinéens veulent d’une réconciliation nationale à travers la mise en place d’une commission Vérité-Justice-Réconciliation par la voie législative. »

« Nous associations de victimes, nous organisations de défense des droits de l’homme, nous citoyens ici présents, avons souscrit à cette conclusion du rapport de la CPRN et nous réitérons notre ferme volonté à la défendre. Nous déclarons qu’une véritable réconciliation ne sera obtenue qu’à la suite des manifestations de la vérité, de la justice, des réparations et du pardon. C’est la démarche suivie dans le rapport du CPRN remis au Président de la République le 26 juin 2016 », ont-ils rappelé dans la déclaration.

Ont signé la déclaration : Association des victimes de Camp Boiro ( AVCB); Association des victimes du 28 septembre 2009 ( AVIPA); Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du citoyen (OGDH); CONAREG; COJEDEV; Le Réseau guinéen pour la protection des consommateurs; Les Mêmes droits pour Tous ( MDT); Avocats Sans frontière Guinée ( ASF); M. Ibrahima SANOH, écrivain; Alliances Médias pour les droits humains (AMDH); Coalition pour la Cour pénale internationale Guinée; Association des Victimes de la répression ( AVR).

Bhoye Barry pour guinee7.com 

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