Censure

Accidents. On s’en foot dans les rues de Conakry

Samedi 19 mars 2022. Au quartier Demoudoula, non loin de la mosquée Diallo Samba, sur une route pas du tout étroite, des enfants d’une dizaine d’années jouent au Football.

Sauf que de façon fréquente, l’appétit de ces enfants de jouer au ballon rond comme Cristiano Ronaldo, Mbappe, ou Messi, est coupé par les klaxons des véhicules qui passent par-là, où par les taxis motos qui roulent à tombeau ouvert.

Pas suffisant pour ces élèves du collège qui, au regard des nombreux risques qu’ils prennent, veulent terminer leur match avant de rentrer à la maison, se plonger dans les exercices à rendre lundi.

Baldé Mamadou Bailo, en classe de 8eme année, est sur le banc de touche, et regarde ses amis jouer. Il explique les risques, et les motivations qui les poussent à jouer dans la rue : « chaque samedi après le cours d’EPS à l’école, nous venons ici jouer au foot. Nous sommes conscients que jouer dans la rue est dangereux. Dans certains quartiers, il y a des terrains de jeux. Mais malheureusement, le matin c’est difficile d’y accéder parce que des femmes viennent étaler des marchandises. Donc c’est le soir alors qu’elles sont parties, que les gens viennent jouer. Pour vivre notre passion, nous décidons alors de venir jouer dans la rue vers 10h.

Il y a moins de monde puisque cette heure coïncide avec le départ des chefs de familles pour le travail. Cependant beaucoup de nos camarades ont eu des fractures graves, causées par les accidents lors des matchs de football dans la rue. »

Brice Lamah, un jeune collégien qui joue contre l’équipe de Mamadou Bailo, a échappé de justesse au pire.

Un conducteur de taxi moto qui roulait à vive allure l’a frôlé au pied, alors que Brice sous une allure d’Usain Bolt était proche des camps de son adversaire et voulait marquer son but.

Après le match, tout en sueur, sous un soleil de plomb, il rend grâce à Dieu de n’avoir pas été fracturé, mais me confie que jouer dans la rue, n’est pas son habitude.

À Conakry, le football reste le sport favori des jeunes de tout âge, qui le pratiquent chaque jour.

Mais faute d’infrastructures bien aménagées dans les quartiers par les communes, la passion de se « désaltérer », peut conduire à se faire renverser, et même tuer par les automobilistes toujours pressés.

Alpha pour guinee7.com

Obtenez des mises à jour en temps réel directement sur votre appareil, abonnez-vous maintenant.