Censure

Guinée. Le Syndicat demande un salaire minimum de 1 700 000 GNF, le gouvernement avance le contexte mondial

Les négociations tripartites entre le Gouvernement, le patronat et le mouvement syndical ont démarré dans un réceptif hôtelier de la place ce mercredi 30 mars 2022. Au menu de la rencontre : discussions entre les différents acteurs, en vue de trouver des réponses acceptées de tous, relatives à la plate-forme de revendications du mouvement syndical portant sur 22 points.

Présidée par le Ministre du Travail et de la Fonction publique, Julien Yombouno, représentant du Premier ministre, Chef de Gouvernement en déplacement, ladite cérémonie d’ouverture a également connu les présences de la Ministre de l’Enseignement supérieur Dr Diaka Sidibé, de ses homologues du Budget Moussa Cissé et de l’Enseignement technique Alpha Bacar Barry. Côté syndicat, l’on notait la participation d’Amadou Diallo, et pour le patronat Jacques Théa.

Le Coordinateur du Mouvement syndical guinéen a rappelé que la plateforme revendicative de son mouvement portant sur 22 points a été déposée en février 2021. Lesdites revendications portent sur plusieurs points dont entre autres la revue à la hausse du SMIG qu’ils veulent voir passer de 400 000 à 1 700 000 francs guinéens [Il est en réalité à 440 mille], une allocation de loyer portant sur 2 millions de francs, celle du transport à 272 000 francs etc. En outre, les syndicats réclament quatre échelons de grade administratif dont l’Etat serait redevable aux travailleurs de la fonction publique.

Le représentant du patronat, Jacques Théa a pour sa part invité les acteurs à ne pas perdre de vue la conjoncture qui frappe de plein fouet la vie économique et sociale de tous les pays du monde. Pour lui, cette rencontre devrait être une entente plutôt que des discussions à proprement dites. « J’invite chacun et tous à tenir compte, lors des débats, de la conjoncture que nous vivons actuellement. Nous le patronat, nous employons beaucoup de personnes. Si nous subissons trop de pressions, cela pourrait entrainer des coupes d’emplois », a-t-il rappelé. « Nous souhaitons aboutir à une entente, nous ne voulons pas de crises, car nous avons trop souffert des crises dans ce pays. Nous sommes à votre disposition », a conclu M. Théa.

Le ministre du Budget a lui aussi débuté ses propos par rappeler qu’il est lui-même un travailleur guinéen, donc partageant à juste raison les préoccupations des syndicalistes. Cependant Moussa Cissé a ajouté, « même si par principe nous ne sommes pas opposés car nous sommes tous des salariés, n’oublions pas le contexte dans lequel nous évoluons ». Le ministre du Budget a par la suite expliqué qu’au lendemain du 5 septembre 2021, il fallait « adopter le budget en tenant compte de l’environnement local et aussi international ». Il a par la suite fait un résumé des lourdes charges de l’Etat : « Sur un budget estimatif de 26 000 milliards GNF, sur ressources propres, nous avons des dépenses obligatoires pour les salaires, de 7000 milliards, 1600 milliards pour les pensions, la dette nous coûte 1200 milliards GNF, et 3500 milliards de GNF au titre de la subvention pour l’électricité, 404 milliards pour les structures sanitaires, et 504 milliards pour les universités », a-t-il expliqué. Après tout, il nous restera encore quelques 9 000 milliards pour assurer notre sécurité et les investissements de nos routes. Pour lui, « nous sommes dans une crise mondiale qui dépasse les compétences d’une petite économie comme la nôtre. Il faudra en tenir compte lors de vos travaux, c’est pourquoi je souhaite que ce soit une entente plus qu’une négociation ».

Le ministre de la Fonction publique Julien Yombouno, représentant du Premier ministre Mohamed Béavogui, a assuré les participants que le Gouvernement « examinera avec la plus grande attention » les 22 points de revendications. Pour lui, « nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter des crises dans le pays ». Le Gouvernement pour sa part, continuera de tenir compte des conditions de vie des populations, malgré le contexte d’un environnement international défavorable.

Source : La Cellule de Communication du Gouvernement

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