La cérémonie de lancement du projet : implication des médias numériques pour une prévention active des conflits et des tensions (IMPACT) a eu lieu, jeudi 7 avril à Conakry. Le projet est porté par Avocats sans frontières France et il est exécuté en Guinée par l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI).
IMPACT est un projet qui vise à lutter contre la désinformation et la propagation de contenus haineux et informations trompeuses à travers l’implication des médias numériques. Les propos haineux en ligne et la désinformation constituent des fléaux qui nuisent gravement à la paix et alimentent les tensions. Ce projet considère que les médias doivent pouvoir jouer un rôle central dans la prévention des conflits et ainsi bénéficier d’un renforcement de leurs capacités.
L’objectif du projet vise à contribuer à consolider une paix durable en Afrique de l’ouest. Renforcer le rôle positif de la société civile, des médias numériques, en matière de prévention des conflits.
Selon le représentant de l’Association des blogueurs de Guinée, présent dans la salle, Abdoulaye Oumou Sow, « ces dernières années, la Guinée a été le théâtre de soubresauts et de fractures sociopolitiques exacerbés par la désinformation à travers les fake-news et les propos haineux sur les réseaux sociaux. Cette situation a atteint son paroxysme après la présidentielle d’octobre 2021 ».
« Notre organisation en tant que promoteur du numérique et des réseaux sociaux a très tôt perçu les effets négatifs de l’utilisation irresponsable des réseaux sociaux. C’est pourquoi, ces dernières années, nous avons consacré beaucoup de temps et d’énergie à la documentation et à la lutte contre les fake-snews à travers le renforcement de capacités des web activistes et journalistes guinéens », a-t-il ajouté.
Anne Lutun, directrice générale de l’association Avocats sans frontières France, a fait savoir que « c’est un projet innovant pour renforcer les capacités et sensibiliser les populations sur la lutte contre la désinformation, la diffusion de fausses informations à travers l’implication de la société civile et les médias numériques, les journalistes citoyens ou encore la jeunesse ».
Et de poursuivre, « aujourd’hui avec ce projet, nous nous sommes inscrits dans une dynamique sous-régionale en étendant ce projet en Guinée et en Côte d’Ivoire. Nous espérons que nos actions auront des répercussions positives dans les pays voisins et contribueront à l’amélioration de l’étape de la prévention de conflits à travers les médias numériques. Toutes les activités du projet ont été penchées au sein de ce consortium, c’est pour obtenir un impact sur le long terme et qui puisse s’inscrire à travers les différents acteurs de la société civile. Notamment la création d’une plateforme régionale sécurisée et collaborative pour permettre une meilleure gestion de l’information ».
L’Union européenne finance ce projet. Selon sa représentante à cette cérémonie, Marina Marchetti, « l’expansion de l’internet et des réseaux sociaux a sûrement des aspects positifs, car elle permet de s’informer. Mais en même temps, elle a favorisé la prolifération des contenus haineux, racistes, d’informations trompeuses, de la désinformation et de la manipulation de l’information. Le risque des campagnes de désinformation est donc un défi majeur et nécessite une réponse coordonnée de l’ensemble des acteurs, des pouvoirs publics, des médias, des réseaux sociaux eux-mêmes et des citoyens ».
La cérémonie de lancement a été présidée par Souleymane Thiâ’nguel Bah, secrétaire général du ministère de l’Information et de la Communication. « La question de l’implication des médias sociaux ces dernières années dans notre pays a été relativement dénoncée par l’ensemble de nos populations, mais aussi par des acteurs impliqués dans le processus de la démocratisation et de la consolidation de la paix dans notre pays. De ce point de vue, le ministère de l’Information et de la Communication est fortement impliqué dans ce processus d’autant plus que la transition dans laquelle nous sommes aujourd’hui suppose un discours responsable, une participation de l’ensemble de nos concitoyens dans cette question-là », a dit Souleymane Bah, dans son discours d’ouverture.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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