Censure

CRIEF. Me Salifou Beavogui dément les propos du procureur qui veut ‘‘coûte que coûte maintenir les gens en prison’’

Le procès des anciens ministres de l’ère Alpha Condé, initialement prévu ce lundi, ne s’est finalement pas tenu. Rencontré à la cour d’appel de Conakry, l’avocat des ministres Djakaria Koulibaly, et Oyé Guilavogui, Me Salifou Beavogui a tenu à rectifier des propos du procureur de la CRIEF, Aly Touré. « Je commence d’abord par lever quelques incohérences que j’ai suivies ce matin dans les propos de monsieur le procureur spécial près la CRIEF. Selon les informations que j’ai reçues, parce que je n’ai pas suivi moi-même. Il semble que le procureur aurait déclaré que lorsqu’il a reçu la procédure le mercredi, il a décidé qu’on aille immédiatement à l’audience, le jeudi et que c’est le collectif qui a demandé le report. Et comme l’article 462 permet de juger sur le champ ou le lendemain, cela n’étant pas fait, il a préféré ouvrir une information judiciaire. Moi, Maître Bea, je m’inscris en faux énergiquement contre cette déclaration. En tant que membre du collectif des avocats et avocat régulièrement constitué des ministres Oyé Guilavogui et Djakaria Koulibaly, je m’inscris en faux contre cette déclaration. Je n’ai jamais été associé à une rencontre au cours de laquelle, le procureur aurait décidé de juger le lendemain et que moi j’aurais dit non, prenons le lundi. Je ne le ferais jamais. Les dossiers politico-judiciaires vous réglez tout sur le champ. Dès que vous donnez le temps aux magistrats, les choses changent », a-t-il fait remarquer.

« A la limite qu’est-ce qui pouvait être fait conformément à l’article 466? On venait à l’audience aujourd’hui et il posait techniquement les difficultés qu’il a dans le dossier. Ah, c’est un dossier mesquin, c’est un dossier complexe. Donc je demande, je demande. On discute contradictoirement. Mais il sait qu’en allant là-bas, le juge ne peut pas réorienter le dossier sans se prononcer sur la mise en liberté. Donc c’est une technique qu’il a mise en place pour coûte que coûte satisfaire au besoin de je ne sais qui et maintenir les gens en prison. Ce matin, nous étions à la CRIEF, on n’a trouvé ni le procureur ni le président. J’étais avec mes confrères qui sont venus de l’extérieur, un huissier de justice à fait un constat d’huissier et nous en tirerons toutes les conséquences de droit », a-t-il enfin dit.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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