Censure

Transition. Le gouvernement cherche de l’argent pour financer les routes, l’enseignement, le social, etc.

Une cérémonie qui a regroupé plusieurs membres du gouvernement dont le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Dr Lancinè Condé, dans un complexe hôtelier de Conakry ce mercredi, a été l’occasion de lancer officiellement les premières obligations du Trésor (ODT) en République de Guinée.

Ces ODT visent à financer des projets de développement à fort impact économiques et social sur le pays.

Prenant la parole, le ministre de l’Economie, des finances et du plan a expliqué que « les obligations du trésor sont des titres de créance émis par le gouvernement pour des échanges longs. Elles portent des intérêts périodiques jusqu’à échéance. Le moment auquel les souscripteurs reçoivent un montant nominal équivalent à celui souscrit. Elles sont techniquement sans risques, car garanties par la capacité de collecte des recettes de l’Etat. Cette émission des obligations du trésor consacre une nouvelle orientation de la politique d’endettement du pays dont la finalité est de faire jouer à la dette son rôle de financement des efforts de développement du gouvernement. Les obligations du trésor sont ouvertes aussi bien aux investisseurs institutionnels, qu’aux particuliers. L’objectif minimal de mobilisation de cette première expérience est de 800 milliards de francs guinéens pour une maturité de 5 ans et un taux d’intérêt de 14,75%. Etant donné le niveau du taux directeur, il s’agit là d’une rémunération très généreuse et profitable à tout souscripteur ».

« Si nous regardons la structure des projets qui seront financés, 72% des ressources mobilisées aujourd’hui serviront à financer des infrastructures routières ; 8% l’action sociale ; 6% l’enseignement supérieur ; 6% l’enseignement préuniversitaire ; 5% la santé et 2% l’enseignement technique. Vous l’avez compris, il s’agit de travailler pour améliorer nos infrastructures, tout en continuant les efforts en faveur des secteurs sociaux », a-t-il par ailleurs indiqué.

Avant d’assurer que « l’Etat mettra tout en œuvre pour utiliser à bon escient les ressources collectées ».

Chargé de la mise en œuvre efficace de cet outil gouvernemental, Thierno Ibrahima Bah, directeur national de la dette et de l’aide publique au développement a expliqué les ODT comme une procédure innovante. « Sous l’impulsion du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Dr Lancinè Condé, le département a lancé un ambitieux plan de réforme visant à renforcer la gestion de la dette et le développement du marché intérieur et titres publics. Ce plan mis en œuvre par la direction nationale de la dette et de l’aide publique au développement en collaboration avec la direction générale du trésor de la comptabilité publique et en partenariat avec les services de la banque centrale de Guinée vise à mieux aligner les pratiques de la gestion de la dette sur les meilleures pratiques internationales, notamment, l’utilisation des mécanismes de marché pour l’émission du type public. L’évènement qui nous réunit aujourd’hui est la matérialisation de ce plan d’action. Il s’agira de faire en sorte que les services en charge de la gestion de la dette publique puissent apporter des solutions pratiques, novatrices et efficaces aux besoins présents et aux attentes énormes des populations guinéennes en termes d’amélioration des conditions de vie et de bienêtre. »

A son tour, Karamo Kaba, gouverneur de la Banque centrale de Guinée s’est adressé aux banques commerciales, qu’il a encouragé à participer au programme : « Malgré les efforts de recouvrement au niveau des recettes publiques et de rationnement au niveau des dépenses, cela n’est toutefois pas suffisant pour appuyer totalement les arriérés et pour impulser une dynamique nouvelle des activités économiques. C’est pourquoi nous nous tournons une nouvelle fois vers notre base d’investisseurs dominés par les banques commerciales qui détiennent au passage plus de 95% des valeurs du trésor. Cette opération d’émission, de mise sur le marché de 800 milliards de francs guinéens d’obligation du trésor offre plusieurs avantages : premier avantage, la garantie de la signature de l’Etat ; deuxième avantage, une valeur nominale fixée à 100 mille francs guinéens et ce enfin de rendre les titres accessibles au plus grand public… Les taux d’intérêt sont très attractifs. »

Apparemment confiant, Sidy Mohamed Cherif, au nom de l’Association Professionnelle des établissements de crédit de Guinée a rassuré les autorités et toute la population guinéenne de son engagement et à assumer pleinement son rôle de financement de l’économie guinéen et d’accompagnement des efforts de développement du pays.

Enfin, expliquant l’insuffisance des ressources collectées pour l’entretien des routes, le ministre des infrastructures et du transport, Yaya Sow, a invité tout en chacun à adhérer à ce mécanisme qui, selon lui est la seule solution : « Ce qui nous rassemble ici aujourd’hui, l’Etat, le gouvernement et la banque centrale met à votre disposition des obligations de trésor, que nous vous invitons à souscrire massivement pour pouvoir nous permettre d’ avoir l’argent pour financer les infrastructures et les autres projets de développement. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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