– Propositions de solutions –
Le fleuve Milo de Kankan est gravement menacé de disparition. Un véritable scandale écologique et environnemental !
Le lit du fleuve s’est rétréci au point de n’être plus qu’un ruisseau, il est devenu un dépotoir de plastiques et d’ordures en tout genre, il est ensablé.
Les autorités et nous tous devons œuvrer à stopper ce massacre, qui risque de coûter cher à la ville de Kankan et par ricochet à la Guinée et au-delà.
J’ai publié une vidéo récente sur ma page Facebook (adresse du lien en bas de page ou vidéo jointe), en date du 16/04/2022, à titre de cri du cœur d’un citoyen ordinaire, soucieux de l’environnement et de l’héritage que nous allons laisser aux générations futures. Cette publication a été partagé par beaucoup de mes contacts et celle-ci a été très commentée par des citoyens choqués par ce laisser faire et laisser aller auxquels nous estimons qu’il faut remédier. Chacun peut un peu !
Ainsi, en tant que citoyen guinéen ordinaire – écrivain et entrepreneur – voici quelques solutions et pistes de réflexions non exhaustives que je préconise, pour répondre aux besoins urgents d’assainissement du fleuve Milo de Kankan :
1 – Une mobilisation d’éco-citoyenneté de la population de Kankan, pour le ramassage des sacs plastiques dans un premier temps (phase 1 de démarrage). Pas besoin de mobiliser d’importantes sommes d’argent dont on sait ce qu’elles deviennent. Chacun peut faire un effort à titre de contribution patriotique d’assainissement, de ce fleuve qui est une ressource naturelle de tous les guinéens. Le pollueur doit mettre la main à la pâte. Ces actions éco-citoyennes doivent être accompagnées, par une campagne de sensibilisation de large envergure. Toutes les radios et télé de la ville de Kankan doivent s’y mettre (radio rurale de Kankan, Faso TV, etc.). Les mosquées sont aussi un bon relais d’informations et de communications, pour les campagnes d’assainissements et de sensibilisations. Kankan est réputée ville religieuse. Or, le Saint Coran dit : « Dieu aime la propreté »
2 – La première phase d’actions éco-citoyennes pourra être accompagnée d’une mobilisation des troupes militaires du camp Soundiata Keïta de Kankan (un des plus grands de la république de Guinée), pour le ramassage et l’évacuation des ordures. Quid les camions de l’armée ?
3 – Après ramassage des plastiques (recyclables) et autres ordures, passer à la phase de curage du lit du fleuve afin de le désensabler.
4 – Ensuite, il faudra en profiter pour déguerpir les occupations sauvages (squatters) des berges du fleuve.
5 – Les Directions régionales du ministère de l’habitat et du ministère de l’environnement devront faire valoir la loi se rapportant à la réglementation des constructions sur les rives des fleuves. Déguerpir les occupants hors la loi et démolir les bâtiments construits en zones inondables.
6 – Puis, nous pouvons envisager de lancer une campagne de travaux « confortatifs » des berges du fleuve avec reboisement de celle-ci et du littoral.
7 – Une fois les populations impliquées et des résultats probants constatés (par exemple 30% de réalisation des travaux), nous pouvons envisager le lancement d’une collecte de fonds auprès de tous les ressortissants de la ville de Kankan, les locaux, la diaspora et toute autre personne sensible à la cause. Ceci ne doit pas empêcher les autorités politiques de faire en sorte de débloquer les « Fonds verts », que la Guinée reçoit des bailleurs de fonds. En effet, la Guinée bénéficie de « Fonds verts », réservés exclusivement aux financements des actions écologiques et environnementales, de mesures de réduction des émissions de G.E.S (Gaz à Effet de Serre), d’adaptation aux impacts des changements climatiques …..Que deviennent ces « Fonds verts » ?
Nous ne devons pas attendre que l’État se mobilise pour agir. L’État, c’est NOUS !
8 – À court ou moyen terme, un comité de réflexion peut être mis en place, pour envisager l’introduction des cours d’instructions civiques et d’éco-citoyennetés dans le programme de l’éducation nationale, dès les petites classes du primaire.
Quoiqu’il en soit, toutes les autorités de tutelles et celles traditionnelles (Kabila, ‘sotikèmö’, religieuses, et autres associations,..) devront être impliquées, et elles doivent s’impliquer dans cette réhabilitation et de la sauvegarde du fleuve Milo. Ce trésor offert par la nature, à préserver, pour le bien de tous !
Certaines, de ces propositions peuvent être faites de manière concomitante selon l’organisation des travaux, et de l’implication des différents acteurs. La coordination pourra être assurée par le Gouvernorat de la ville de Kankan, assisté des Directions régionales précitées ainsi qu’avec l’assistance d’organisation logistique du commandant de zone de la garnison militaire de Kankan.
C’est aussi le lieu pour ma modeste personne, en tant que citoyen libre, de lancer un S.O.S à Monsieur le Président de la transition et du CNRD, le Colonel Mamadi Doumbouya afin qu’il apporte son soutien à cette cause qui concerne tous les guinéens et au-delà.
Espérant que cet appel sera entendu, qu’il me soit permis de remercier d’avance tous ceux qui seront amenés à contribuer, de près ou de loin, à l’assainissement de ce beau fleuve qui a fait, dans le temps, la fierté de la Guinée.
Il n’est pas trop tard mais il est très urgent d’agir, pour sauver le fleuve Milo de Kankan !
D’autres scandales de ce type existent en Guinée.
La solution ne viendra pas du ciel !
Stéphane Kaba
Conakry, le 17/04/202