Plus d’une soixantaine d’artistes était dans les locaux du ministère de la Culture ce mardi. Leur objectif, obtenir les sacs de riz qui ont été distribués à d’autres artistes par le président de la transition. Selon eux, ces artistes n’ont pas suffisamment défendu leurs causes.
Maka Kouyaté, artiste porte-parole du groupe standard de Petit Condé, a expliqué les raisons de ce mécontentement : « Depuis vendredi, on a commencé à mener cette revendication pour réclamer notre droit. Parce que le mouvement qu’on appelle l’UNAMGUI est venu pour dire qu’ils sont venus au nom de tous les Guinéens. Mais, ça été le contraire. On n’a pas reçu l’information. Ils sont venus rencontrer monsieur le président. Ils n’ont même pas parlé de la situation des artistes. En même temps ils ont eu des sacs de riz. On a vu ça à la télé, on s’est senti écarté. Maintenant, aujourd’hui, on est venu voir le ministre de tutelle, c’est-à-dire la Culture, pour exprimer notre mécontentement devant l’opinion publique. Donc, on est là pour ça. On a délégué nos aînés pour les discussions. Pour le moment, on est venu pour les sacs de riz afin que les autres sachent qu’on n’a pas eu et qu’on n’a pas été informés. »
A son tour, Alhassane Diallo, comédien de profession, s’est exprimé : « Depuis qu’on est né en Guinée, c’est le riz on connaît. Doumbouya lui-même connaît que même quand on gagne un enfant, on se dit dans la mentalité que c’est le riz qu’on met dans la bouche et dans les oreilles. Il a donné le riz à d’autres comédiens et nous autres on n’a pas gagné le riz. Il y a trois choses : il donne le riz, où il laisse la transition, nous on va gérer, ou bien le ministre va quitter, il nous donne le riz. On est venu pour le riz. Et il faut le riz hein. C’est ce que nous avons dit les comédiens, tu envoies le riz ou tu ne finiras pas cette transition. On ne connaît pas la viande. On connaît le riz, la banane, l’alloco ou le tarot. On le donne juste deux jours, et il va quitter. On va aller au palais là-bas pour le prendre là-bas. Moi seulement je peux le prendre. Doumbouya moi seul je le prends. Même s’il est long. Moi qui ai représenté la Guinée partout dans le combat. »
Quant à l’artiste Kéfin Traoré, il opte pour qu’on mette des mesures en place pour permettre aux artistes de se suffire. Selon lui, offrir des sacs de riz n’est pas la solution. « Nous voulons que l’état mette quelque chose en place pour que les artistes bénéficient de leurs œuvres. Le riz c’est bon. Mais vaut mieux apprendre quelqu’un à pêcher que de lui apprendre à manger le poisson », a-t-il enseigné.
Au moment où nous quittons les lieux, les négociations se poursuivaient.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com