Lors d’une conférence de presse qu’il a animée en compagnie de ses confrères chargés de défendre le premier ministre Kassory Fofana et compagnie, Me Sidiki Bérété a affirmé que les magistrats de la cour de répression des Infractions Économiques et financières (CRIEF) ne sont pas indépendants.
Il a aussi déploré la décision rendue par rapport à la demande de liberté pour leurs clients. « Moi je qualifie la décision d’hier de déni de justice. Le juge peut être poursuivi pour déni de justice. Le président de la CRIEF. Vous l’avez remarqué, le ministère public ne s’est pas opposé à la levée des mandats. On a fait le débat. Le ministère public voulait justifier le bien-fondé de sa procédure. Mais ne s’est jamais opposé. Vous avez formulé une demande, l’adversaire a acquiescé, qu’est-ce qui empêchait le juge de lever le mandat ? Mais il a été intimidé ; il a manqué de courage aussi à cause du décret qui est intervenu pour pouvoir le dissuader. Parce que c’est intéressant, systématiquement l’ensemble des procédures initiées, le parquet a opté pour la détention. Comme il y avait deux juges qui se croyaient indépendants, on les a fait sauter automatiquement par un décret. Et le président de la CRIEF était obligé d’obtempérer », a-t-il expliqué.
« La lutte ici, je l’ai signalé à monsieur le bâtonnier ce matin, je dis, tant qu’il n’y a pas l’inamovibilité des magistrats, le plan de carrière des magistrats, aucun juge ne peux prétendre être indépendant. Parce que tu fais la tête dure, on va vous faire sauter par décret. C’est ça le problème. Les juges de la CRIEF ont confié leurs carrières à une transition, qui est une petite période courte. C’est la Guinée ça, on se verra après la transition. On ne doit pas confier sa carrière à une transition. C’est des jeunes qui étaient l’espoir de notre justice, qui ont dit les vieux sont dépassés, sont ceci sont cela. Ils sont venus, ils se sont noyés. Ils ont mordu à l’appât d’illégalité et d’irrégularité. De toutes les façons, on reste sur notre faim. Comme on nous exige de comparaître maintenant par la volonté du procureur, on viendra devant le cabinet d’instruction. Ceux qui étaient indépendants là-bas déjà on les a fait sauter; monsieur Ousmane, chambre d’instruction et l’autre, Soumah, chambre de contrôle, on les a enlevés. En quoi le magistrat peut être indépendant ? Et quand on me parle de boussole aussi, c’est ridicule. Heureusement, le mot a été lâché. Nous on fera le sale boulot. Et la CRIEF est devenue l’instrument de ce sale boulot. C’est extrêmement grave pour l’Etat de droit », a-t-il enfin dit.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com