Le rapport final issu de la consultation faite par les conseillers du CNT (Conseil national de la Transition), il y a quelques semaines a été présenté à la presse ce mercredi au cours d’une conférence de presse qui s’est déroulée dans la salle 28 septembre du Palais du peuple à Conakry.
Sur la procédure adoptée, la rapporteuse générale, Fatima, a donné les chiffres. « Nous avons imprimé plus de 8000 guides d’entretien et nous avons pu renseigner dans l’application digitale que nous avons mise en place, plus de 4281. Cela ne veut pas dire que nous nous sommes limités à cela. Nous avons touché plus de 25 000 Guinéens grâce à des entretiens individuels, à des focus groupes et à des assemblées consultatives. Les populations ont pu répondre à ses questions, le pourcentage des personnes qui sont très contentes par rapport aux actions que le CNRD a posé, 64%; vous avez 26% sont allés sur la base du plutôt bien; 2% plutôt mal… », a-t-elle rappelé.
« Nous leur avons posé la question sur la réconciliation nationale, en leur posant la question, parlez-vous de réconciliation nationale autour de vous, en famille, avec les voisins, avec les amis ? Et nous avons eu 93% qui se sentaient à l’aise de parler de réconciliation nationale et on a 7% qui disent non. A la question de quel système politique souhaitez-vous pour la Guinée ? J’ai été vraiment très impressionnée, parce que je pensais que les gens n’allaient pas comprendre. Mais lorsqu’on leur a expliqué dans les langues nationales, il est ressorti le cri de cœur de la population, leur désir de voir un changement. Et ils veulent un régime qui ne va pas permettre au président d’être le maître suprême, qu’on puisse nous aussi le contrôler. Et quand il était question de parler de quel système ? Beaucoup nous ont dit, nous voulons deux partis politiques. Et nous leur avons demandé pourquoi ? Ils disent que peut-être cela va résoudre le problème d’ethnocentrisme en Guinée », a-t-elle poursuivi.
Après la lecture de ce rapport, le président du CNT, Dansa Kourouma, a rassuré les uns et les autres, que son institution va tout mettre en place pour continuer à servir les aspirations du peuple.
Pour cela, il a rappelé les conditions dans lesquelles ces missions ont été faites : « Je profite de l’occasion pour remercier ceux qui ont fait la mission. Il y a 17 équipes qui ont été déployées dans tout le pays. Nous avons parcouru les îles de Loos dans les plus petits détails en utilisant les pirogues et dans des conditions de sécurité très précaires. »
Avant de clore par des mots qui manifestent sa satisfaction : « Nous avons le sentiment d’avoir accompli une action qui tenait à cœur aux populations de notre pays. Si on a une satisfaction à se faire aujourd’hui, est que le résultat le plus important c’est que 90% des populations consultées se réjouissent du fait qu’un organe législatif s’est déplacé pour les rencontrer, les écouter avant même de commencer son travail. Nous n’allons photocopier textuellement ce qui a été dit, dans les textes que nous allons élaborer. Nous allons écouter aussi les avis des experts, notre propre expertise ; mais aussi se faire aider par la diversité des opinions politiques pour pouvoir construire un élément d’orientation pour notre pays. Parce que les vrais gens ont leurs préoccupations, les élites aussi ont la leurs. Il faut mettre les deux ensembles pour construire l’équilibre national. On est prêt à le faire parce que nous mêmes nous sommes les vrais gens, nous représentons les populations. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com