Censure

OGP. Ce que Mandian n’a pas dit…

Vendredi dernier, face aux nouveaux membres du Conseil d’administration de l’Office guinéen de publicité (OGP), Mandian Sidibé, le directeur général, nommé le 15 décembre dernier, a dit avoir « hérité d’un lourd tribut de crédits. Aux impôts par exemple, je suis assujetti à un redressement fiscal d’environ 3 milliards GNF et je suis sommé par la direction générale des impôts de payer ce montant sans délai. Ce qui peut être préjudiciable pour le fonctionnement de l’OGP d’autant plus que cela n’était pas prévu dans le budget exercice 2022. Je suis actuellement confronté à cette épineuse difficulté. L’autre difficulté, c’est bien sûr le loyer.

Vous conviendrez avec moi, je parle sous le contrôle des anciens administrateurs, que dans les archives de l’OGP, il est clairement mentionné avec reçus à l’appui que l’OGP s’est acquitté du loyer qui est de 8000 dollars par mois au patrimoine bâti public. Mais les reçus là confrontés à ceux existant au patrimoine bâti public, révèlent qu’aucun paiement n’a été fait. Et, nous nous retrouvons actuellement endettés à hauteur de 91.000 dollars vis-à-vis du patrimoine. Donc, je suis confronté à toutes ces difficultés ». Et sa gestion des cinq mois à la tête de cette régie qui, soit dit en passant, brasse des sous et ne dépense en réalité que pour le fonctionnement ? Motus et bouche cousue. Ne dit-on pas que l’enfer c’est l’autre ?

A bien des égards, le compte rendu de Mandian suscite des questions que nous avons voulu lui poser, mais n’a daigné ni répondre à nos appels encore moins à nos sms.

Le redressement fiscal dont parle Mandian concerne selon nos sources, 2018, 2019 et 2020 et il aurait été effectué sur les salaires et la taxe sur le loyer, la CFU (Contribution foncière unique). Le montant du redressement qui revêt par ailleurs les pénalités est dans l’ordre de 3 milliards. Ce qui constitue donc un passif laissé par l’équipe qui a précédé celle de Mandian. Celui-ci ne parle cependant pas de l’actif laissé par celle-là. Il a, selon une source proche de l’ancienne équipe, hérité de 5 milliards 200 millions GNF. L’OGP qui a continué à fonctionner ne pouvait-il pas payer le montant du redressement ? L’équipe d’avant lui dit avoir payé sans tambour ni trompette un redressement fiscal d’environ 17 milliards.

L’autre zone d’ombre dans ce qui ressemble à une fuite en avant de Mandian Sidibé se trouve dans cette affaire de loyer impayé. « Dans les archives de l’OGP, il est clairement mentionné avec reçus à l’appui que l’OGP s’est acquitté du loyer qui est de 8000 dollars par mois au patrimoine bâti public. Mais les reçus confrontés à ceux existant au patrimoine bâti public, révèlent qu’aucun paiement n’a été fait », s’est-il plaint. Que celui qui a compris cette acrobatie du DG de l’OGP lève le petit doigt.

Si les reçus de paiement sont archivés où est le problème du payeur ? A moins que les reçus ne soient pas authentiques…Ce qui serait inédit dès lors que, selon nos sources, les paiements ont été faits par chèque. Les mêmes sources nous précisent que « le patrimoine bâti fait en début d’année, une facture annuelle payée par trimestre à hauteur de 22 500 dollars (par mois, 5 mille dollars pour le premier étage et 2 500 pour le 5e étage), et le paiement est fait au nom du patrimoine bâti ».

Ce que Mandian n’a pas dit, c’est comment il a utilisé  des fonds trouvés ? Est-ce qu’il a payé ses fournisseurs ? Et à quelle hauteur ? Qu’elle était l’opportunité d’engager les travaux sur les locaux- c’est d’ailleurs la meilleure méthode de dilapider les fonds publics, utilisée par la plupart des nouveaux directeurs ? Les nouveaux recrutements et la hausse des salaires étaient-ils aussi opportuns ? Et tutti et quanti.

De nombreuses questions auxquelles on aurait eu des réponses si le directeur général de l’OGP avait répondu à nos appels et SMS.

Par Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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