Censure

Ouverture du dialogue. Siaka Barry dit ses vérités, évoque les cas de Kassory, Cellou, Sidya…

C’est certainement le coup de tonnerre qui a ébranlé la sérénité du lancement du « cadre de concertation » ce lundi dans un complexe hôtelier de Conakry.

Siaka Barry au nom de la CONAREP (Coalition Nationale pour la Refondation Politique), a fait des propositions pour permettre au pays de réussir la Transition.

Selon lui, il faut de la sincérité entre les acteurs. « Pour bâtir la paix, il faut la bienfaisance, pour bâtir la paix, il faut la confiance, pour bâtir la paix, il faut la justice. Nous qui sommes dans cette salle ; nous acteurs politiques, existe-t-il de la bienfaisance entre nous dans ce pays ? Je répondrais non. La solidarité a disparu. Existe-t-il la confiance entre nous dans cette salle ? Je dirais non. Ne faisons pas la politique de l’autruche. Il n’y a pas de confiance. Entre les acteurs politiques, nous nous regardons en chiens de faïence ; entre nous et le CNRD, nous nous regardons en chiens de faïence ; entre le gouvernement et nous, nous sommes à couteaux tirés », a-t-il lancé.

Avant de s’interroger : « Existe-t-il la justice ? Nous avons aujourd’hui une justice chancelante. Nous avons une justice qui avait commencé à nous rassurer par la création de la célèbre CRIEF. Oui ! Tous les acteurs politiques ou administratifs qui ont eu un jour à gérer les deniers publics doivent se soumettre à la réédition des comptes. Mais le schéma qui sous-tend la démarche de la CRIEF commence à devenir de plus en plus inquiétant. Comment allons-nous bâtir une Guinée de paix, si les principaux acteurs politiques sont inquiétés sur une base politique ? Ce n’est pas possible. Allons dans une démarche inclusive. Jamais dans l’histoire de la Guinée, nous n’avons enregistré autant de méfiances et de suspicions entre les acteurs politiques. »

« Aujourd’hui, un ancien premier ministre croupit dans le cachot du désespoir, aujourd’hui un ancien président de l’assemblée nationale croupit dans le cachot du désespoir. Aujourd’hui, on a créé une tunique à la Dalaï-lama et on l’a fait porter à Cellou Dalein Diallo qui se promène dans le monde; aujourd’hui on a réduit Sidya Touré au rôle d’un simple SDF. Monsieur le premier ministre, je ne suis pas contre la justice. Mais mettez tout en œuvre pour que cette justice soit enfin diligente. Que ceux qui sont arrêtés, au lieu de denier à ceux-là le statut de prisonniers politiques, qu’on les situe sur leurs sorts. C’est ce qui va profiter à la paix et à la sérénité. On a toujours dénié que Kassory Fofana n’est pas un prisonnier politique, s’il n’est pas un prisonnier politique, mais personne ne peut dernier qu’il est quand-même un politique en prison. Amadou Damaro Camara n’est pas un prisonnier politique, mais c’est un politique en prison. Cellou Dalein Diallo n’est pas un exilé politique. Mais c’est un politique en exil, monsieur le Premier ministre impliquez-vous pour que la paix revienne », a-t-il par ailleurs demandé.

Enfin, il a sollicité à ce que le premier ministre transmette sa volonté au président. Il a demandé à ce qu’ « il accepte que cette phase transitoire soit une phase de révolution pour la Guinée. Mais qu’il cesse de faire croire que le 5 septembre a donné certainement naissance à une révolution de Palais ».

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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