Les Projets pilotes d’amélioration du cadre de vie des populations dans le Grand Conakry s’inscrivent dans le cadre du Projet SANITA Villes Durables initié par le Gouvernement guinéen sur financement de l’Union européenne. Il est en cours d’exécution par le Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-Habitat) en collaboration avec la Direction nationale de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (DATU).
Ces Projets pilotes entrent progressivement dans leur phase de concrétisation. Cela suppose des séances de renforcement des capacités des parties prenantes pour l’appropriation des fondamentaux de la planification participative communautaire.
C’est dans ce cadre que le Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-Habitat) en collaboration avec la Direction nationale de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (DATU), avec l’appui de l’Institut Supérieur d’Architecture et d’Urbanisme (ISAU) et du Réseau Convergence des Jeunes Leaders pour la Paix et le Développement (COJEPAID), a organisé une série de séances de renforcement de capacités des parties prenantes.
En prélude à ces activités, il a été procédé à l’identification et la mobilisation des partenaires communautaires dans les 9 quartiers devant bénéficier des Projets pilotes dans le Grand Conakry. Il s’agit des quartiers : Bantounka I et Hamdallaye II (Commune de Ratoma), Hafia II (Commune de Dixinn), Gbessia Port II (Commune de Matoto), Tombo (Commune de Kaloum), Matam Lido (Commune de Matam), Kassa (Commune de Kassa), Togbolon (Commune urbaine de Dubreka), Coyah-Centre (Commune urbaine de Coyah).
Ainsi, après plusieurs rencontres d’informations dans les quartiers cibles, des cadres de concertation impliquant différentes composantes communautaires ont été mis en place pour servir de Conseils communautaires d’aménagement urbain (CCAU). Les membres de ces structures locales ont élu chacune, 5 personnes pour constituer le Comité exécutif d’aménagement des quartiers (CEAQ). Au total, dans les 9 neuf quartiers ciblés, il a été mobilisé 271 personnes issues des organisations communautaires (autorités communales ; bureaux des quartiers ; organisations de jeunes, de femmes ; groupements d’intérêts économiques ; personnes vivant avec un handicap ; leaders religieux etc.)
A l’issue de ces activités de mobilisation, un Atelier de renforcement des capacités a été organisé le 25 avril dans les locaux de l’ISAU en faveur de 36 étudiants en Architecture et Urbanisme et 9 encadreurs. L’Atelier portait sur les techniques de collecte des données socioéconomiques et les équipements.
©ONU-Habitat, une partie de simulation dans l’enceinte de l’ISAU en prélude aux enquêtes de terrain, 26 avril 2022
La partie théorique de l’Atelier a donné lieu à une présentation générale du projet SANITA Villes Durables. Aussi, des exposés sur les techniques et outils de collecte de données (GPS, OsmAnd, Kobo ToolBox) ont été faits par les cadres de la DATU et l’équipe d’ONU-Habitat. Le volet pratique a porté sur des exercices de terrain – enceinte de l’Institut Supérieur d’Architecture et d’Urbanisme – qui ont permis aux participants de faire des simulations sur l’identification participative des problèmes d’urbanisation des quartiers, leurs causes, leurs conséquences et les solutions d’amélioration à envisager. Contente d’avoir participé à ces simulations, Ismatou Baldé étudiante en Urbanisme a dit : « j’ai appris beaucoup de choses novatrices comme l’utilisation des outils Kobo ToolBox et GPS [outils de collecte et de géolocalisation]. Cet apport nous permet d’être davantage performante dans un monde de plus en plus numérique »
Cette étape d’appropriation des objectifs et des techniques d’enquête, a été suivie par une série de formations sur le processus de planification participative des quartiers, en direction des acteurs communautaires dans les neuf (9) sites bénéficiaires des Projets pilotes d’amélioration du cadre de vie des populations dans le Grand Conakry. Les acteurs communautaires concernés sont précisément les membres des CCAU et du CEAQ.
Cette seconde phase d’Ateliers de renforcement des capacités des acteurs communautaires sur la planification participative communautaire a touché 374 personnes dont 111 femmes.
A noter que la série de formations ainsi décrites ont également été marquées par des visites de terrain à l’intérieur des quartiers. Cette démarche visait la reconnaissance du terrain pour permettre à chaque équipe d’enquêteurs et d’encadreurs de se faire une idée des limites physiques et des réalités des quartiers avant leur déploiement dans leurs zones d’affectation.
L’enquête à faire visait la collecte des données socioéconomiques pour pouvoir apprécier la situation de chacun des neufs quartiers en termes de revenus, de l’état du logement, des services de base, bref du cadre de vie, et des infrastructures et équipements publics (types de routes, écoles, centres de santé, électricité, assainissement etc..). Elle a ciblé et touché 390 ménages de toutes les catégories socioprofessionnelles des secteurs public, privé et informel (commerçants, fonctionnaires, ouvriers qualifiés et non-qualifiés, agriculteurs, pécheurs, ménagères, religieux, conducteurs de taxi-motos, chauffeurs, menuisiers, mécaniciens, tailleurs, soudeurs etc.)
Au final, les données collectées devront servir à dresser l’état des lieux des quartiers en matière d’infrastructures socioéconomiques et d’équipements.
Pour mener à bien les enquêtes socioéconomiques et liées aux équipements, une équipe de superviseurs a été mise en place et constituée de quatre (4) cadres de la Cellule du Système d’Informations Géographiques (SIG) basée à la DATU et de 9 enseignants de l’ISAU. Les cadres de la Cellule SIG de la DATU ont supervisé les enquêtes socioéconomiques, et les enseignants de l’ISAU, celles portant sur les équipements publics.
Les prochaines étapes seront dominées par l’organisation d’Ateliers de planification participative des quartiers qui seront marqués par la restitution et la validation des résultats de la collecte des données. Ces activités devront permettre le démarrage du processus de co-construction des actions prioritaires à partir desquelles, il sera choisi et mis en œuvre dans chacun des 9 quartiers, un Projet pilote d’amélioration du cadre de vie.
