De prime abord, qu’il me soit permis de rappeler à l’attention des citoyens, que notre ainé son excellence Dr Pethé Diallo Ministre de la santé, investi d’une formidable humilité, a été un des brillants de sa promotion et un rodé en médecine tropicale.
« L’intellectuel, c’est celui qui donne de la valeur à ceux qui n’en ont point. » De Paul Valery.
Après un service bien fourni dans le système de santé guinéen, l’expertise du Dr Pethé Diallo a également fait écho pour le compte des institutions internationales.
J’ai suivi avec une attention particulière l’intervention de Monsieur le Ministre visant à apporter de la lumière et surtout de l’assurance en raison d’une certaine inquiétude compréhensible manifestée par les agents hospitaliers de Donka.
Il faut rappeler sans économie de syntaxe que Donka, cette nouvelle vitrine hospitalière est un véritable bijou ultra moderne à tout point de vue, qui promet un meilleur futur à la population guinéenne.
Cette nouvelle plateforme a bien évidemment besoin d’un algorithme optimisé en matière de gestion pour justement éviter certains aléas et pour pérenniser un fonctionnement qui se rapproche des normes édictées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
En dépit de l’énorme potentiel en matière de ressources humaines hospitalières en Guinée, il est fort regrettable que beaucoup de patients font l’objet de transfert massif vers les structures hospitalières des pays voisins, voire le Maroc et fréquemment la Tunisie pour ceux qui disposent de capacité financière.
Il est inadmissible qu’une fracture du col de fémur par exemple ne soit pas prise en charge en Guinée, faute de dispositif de synthèse adéquat. Ce tourisme médical est sollicité même pour un simple bilan médical annuel pour une maladie chronique, diabète, hypertension artérielle, pathologies ophtalmiques, neurologiques, néphrologiques ou même pour la surveillance d’une simple grossesse. Ce qui entraine annuellement, une véritable saignée de devises pour la Guinée.
Son excellence Mr le Ministre, dans un franc parlé, a mis en lumière tous les tenants et aboutissants en matière de fonctionnement de la nouvelle plateforme Donka versus toutes les rumeurs qui circulent à tort ou à raison depuis un certain temps.
De cette intervention à la RTG, une précision d’importance haute se dégage : « Donka n’est et ne sera jamais une structure privée » avait précisé M. le Ministre.
A une certaine époque, les structures hospitalières qui avaient un fonctionnement optimisé étaient souvent les hôpitaux à gestion mixte comme Kamsar et Fria.
Le choix d’une gestion hospitalière en faveur d’une expertise avertie comme le cas présent de cette équipe mixte de Canadiens et Guinéens est tout à fait rationnel, parce que la gestion d’une telle structure ne s’improvise pas.
L’entretien et la gestion par exemple d’un système d’imagerie ultra moderne comme l’IRM, le scanner, radio numérique, est un véritable art qui s’apprend, au risque que tout le système croule au bout d’une ou deux années de fonctionnement en l’absence d’une gestion et d’une utilisation optimisées.
Bien évidemment que cette nouvelle structure peut nécessiter de la formation pour certains agents pour une meilleure utilisation de la nouvelle technologie.
Exemple : en Guinée nous n’avons pas d’école pour former des agents manipulateurs de radio-scanner et donc un complément de formation est presque obligatoire pour une bonne iconographie diagnostique et thérapeutique et pour minimiser les doses de rayons X qui peuvent être nocives pour la santé.
Son excellence M. le Ministre par cette intervention, balaie toutes les incertitudes et de ce fait, rassure le personnel titulaire et contractuel, que Donka reste une structure publique au service de tous les Guinéens.
Donc pas d’amalgame, praticiens et agents techniques, chacun est convié à donner le meilleur de soi pour le sacre de ce bijou hospitalier au service de la patientèle guinéenne et pour un coût accessible à tous les guinéens.
D’autre part, je propose à son excellence M. le Ministre de bien revoir le mode de mise à la retraite des praticiens hospitaliers en Guinée pour éviter les écueils que connaissent par exemple le système hospitalier Français actuellement : le désert Médical.
Il manque tellement de Médecins en France que le Ministère Français de la santé a entrepris le recrutement des Médecins déjà retraités.
Le système des anglo-saxons est un peu différent, en dépit, le désert Médical est un fléau qui guette tous les horizons. Il (le désert) serait un drame surajouté pour un pays en voie de développement.
Bien évidemment, la promotion d’une formation de bonne qualité dans nos universités est un impératif absolu.
Cette belle prestation assumée avec maitrise par M. le Ministre de la santé dans l’art d’informer pour éviter la vermine de la rumeur, mérite notre attention pour distinguer le vrai de l’ivraie.
Je dis donc félicitation et merci au Ministre pour cet intelligible débriefing.
Dans le ciel de nos pensées, qu’il me soit permis de rappeler le bon souvenir de certains anciens Ministres dont entre autres :
– le Professeur Pathé Diallo pédiatre, pour son brillant investissement au compte du système de santé guinéen. La mise en place par exemple du PEV/SSP/ME (programme élargi de vaccination, des soins de santé primaire et médicaments essentiels) avait conféré à la Guinée, l’une des meilleures couvertures vaccinales de la sous-région ouest africaine et le système de santé guinéen était cité en exemple par plusieurs organisations dont l’UNICEF et l’OMS.
– le Docteur Naman Keita pour le service rendu et singulièrement pour l’hospitalité manifestée envers des ONG comme les Enfants du l’AÏR, une ONG Française pour laquelle je me suis investi pour le transfert de leur compétence en Guinée depuis 2011.
Une brèche sur la récente découverte des containers de médicaments contrefaits :
Excellence M. le Ministre et comme vous le savez, la contrefaçon médicamenteuse, est une épidémie insidieuse et silencieuse qui fait ravage en Guinée depuis belle lurette.
Dans un passé récent, les malfrats ont utilisé dans un pays en Afrique, l’éthylène glycol un antigel dégivrant comme solvant médicamenteux et qui avait entrainé la mort de nombreux nouveau-nés.
En 1990, on avait retrouvé sur le marché des étalagistes des capsules d’ampicilline remplies de farine de maïs.
En effet M. le Ministre, la contrefaçon médicamenteuse tue beaucoup plus que les accidents de la voie publique.
Un impératif absolu : La rigueur de la loi avec tolérance zéro pour les contrevenants.
L’ensemble du staff des Médecins et singulièrement de la 19ème promotion ne ménagera aucun effort pour apporter sa part de contribution si besoin, pour le rayonnement de la nouvelle vitrine hospitalière au service des citoyens.
Vive la Guinée
Vive la paix.
Docteur Solian Konaté
Praticien Hospitalier Permanent des hôpitaux de France
Chirurgien Orthopédiste et Traumatologue au CHHB