Mohamed Béavogui, premier ministre, est en congé -sanitaire ?- en dehors du pays pour une période de sept à dix jours ouvrables, dit-on. Et pour son intérim, le président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya, nommé Bernard Gomou, ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME.
Ainsi donc Bernard Goumou serait le meilleur des membres d’un gouvernement qui, malgré plusieurs cours de remise à niveau, continue de tourner en rond. Dans l’incapacité de nous donner une vie meilleure après nous avoir embarqués dans une péniche d’espoir qui a vite chaviré avant la terre promise.
Considéré comme une chance, le gouvernement de la junte est désormais perçu comme une menace : de milliers d’emplois perdus suite à la fermeture incompréhensible des entreprises ; des quartiers et rues inondés à Conakry faute d’ouvrages et de mesures appropriées d’assainissement ; l’échec massif des élèves pris comme politique de redressement de l’enseignement ; les comptes des collectivités gelés, etc.
Quid de la promesse de « faire l’amour à la Guinée », pas la violer ? Là aussi l’espoir fond comme beurre de karité au soleil. Du viol collectif a été fait sur la liberté des activistes du FNDC, notamment. Personne ne sait d’où commencent véritablement les 36 mois de transition de Dansa Kourouma. Qui sait aussi qui du ministère de l’Intérieur ou de la CENI va organiser les élections ? Par ailleurs, les leaders politiques qui pèsent sont traqués par une justice qui a du mal à convaincre sur son indépendance vis-à-vis de la junte.
En un mot ou en mille, la Guinée se crispe. Et ce n’est sûrement pas Bernard Goumou qui a rénové son ministère dans des conditions un peu floues qui va nous sortir le temps d’un contrat d’intérim du trou. La seule plus-value sera qu’il dira moins de choses bizarres. Enfin, on espère ! Parce que Mohamed Béavogui, lui, en plus d’être un premier ministre inopérant, faisait des dégâts toutes les fois qu’il avait pris la parole en public.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com