Le communiqué du gouvernement encourageant « vivement une grande participation des citoyens dans ce processus -assainissement, NDLR-, qui vise à offrir aux citoyens un cadre de vie sain », n’aura pas suffi. Les Conakryka dans leur majorité ont boudé la journée d’assainissement initiée par le gouvernement de la Transition. A Yimbaya, dans la commune de Matoto, des jeunes ont été mis à contribution pour mobiliser les nettoyeurs à l’aide de mégaphones. Sans succès. « Cette campagne n’est pas faite pour le gouvernement, elle est faite pour nous-mêmes, pour notre santé, sortez de vos maisons, venez assainir. Ne pensez pas que nous avons reçu de l’argent pour ça. Nous le faisons pour nous tous », lançait un jeune sur la photo ci-dessous. Il semblait prêcher dans le désert.
A quelques mètres de lui, à 12 h 22’, un tas d’ordures était encore posé au Camp carrefour. Ce genre de situation semble être partout à Conakry. « Et pourtant à l’époque d’Alpha Condé, pendant ces journées, mêmes les quartiers qui lui étaient opposés participaient à la campagne », fait remarquer un observateur.
Questions : est-il nécessaire d’empêcher la circulation, fermer les banques, bref paralyser les activités socio-économiques pour une campagne qui ne mobilise pas ?
Pour le CNRD -et donc le gouvernement-, la campagne d’aujourd’hui a pu tout de même, on imagine, lui permettre de jauger sa capacité de mobilisation ne serait-ce qu’à Conakry.
Aziz Sylla pour guinee7.com