Pendant que les affiches inondent les rues de Conakry, clamant une « victoire » sur le dossier Simandou, suite à la signature des statuts de la co-entreprise censée développer le mégaprojet, les choses sérieuses ont commencé sans être définitivement conclues.
Selon nos sources, le pacte d’actionnaires était toujours en négociation au moment du bouclage de cette édition, dans une atmosphère où les compagnies privées ne veulent prendre aucun risque qui pourrait compromettre leurs accords déjà en cours avec leurs partenaires techniques et financiers.
Toujours d’après nos sources, Winning Consortium Simandou (WCS), qui a déjà démarré des travaux d’envergure sur le terrain, avec le tracé du chemin de fer, l’ouverture de quelques tunnels et des ouvrages importants sur le port en eau profonde à Moribayah (Forecariah), exige des garanties irrévocables pour reprendre ses activités, après deux ordres d’arrêt « incompréhensibles » du point de vue de nombreux experts.
La compagnie sino-singapourienne dispose d’une concession minière et d’une convention ratifiée par un parlement élu – après avoir remporté en 2019 un appel d’offres devant le géant australien Fortescue Metals Group – avait pourtant jusque-là respecté toutes les étapes devant mener à l’exploitation du gisement du Simandou Nord (blocs 1 et 2).
« En fait, ils ne comprennent pas pourquoi tous ces obstacles, même si on peut deviner qu’il y a forcément des gens qui ont un intérêt à saboter la réalisation du projet à court terme », explique un expert à WESTAF MINING.
Du côté de Rio Tinto, la communication est faite à minima, ses responsables se contentant jusque-là de saluer les accords signés hors conventions, sans indiquer clairement comment ils comptent s’impliquer dans le projet pour sa réalisation rapide.
« Le Simandou n’a pas seulement une dimension minière. Une fois toutes les infrastructures construites, elle peut transformer structurellement l’économie guinéenne. C’est une dynamique très positive qui va s’enclencher et va doper le Produit intérieur brut (PIB) de ce pays », a commenté un économiste.
Selon certaines estimations, le PIB de la Guinée qui tournait entre 13 à 14 milliards USD en 2020 aurait atteint 17 milliards USD en 2021 (selon les chiffres du FMI).
« Ces chiffres pourraient doubler voire tripler avec l’exploitation de cet immense gisement de fer dont les retombées directes pour l’Etat, en termes de taxes, sont estimées à 1 milliard USD par an », souligne notre économiste.
En attendant, pour respecter les injonctions de la junte militaire au pouvoir, WCS a mis au chômage technique environ 15000 travailleurs comprenant environ 11700 Guinéens qui se retrouvent privés de leurs sources de revenus, avec toutes les conséquences imaginables.
Quant à Rio Tinto, elle publie régulièrement des annonces de recrutement, sans parvenir à accélérer la cadence, faute d’accord définitif.
PS : Le titre est de guinee7
Avec Westaf Mining