Les pharmacies non agréées ont été fermées à la date indiquée par le procureur spécial de la CRIEF [Cour de répression des infractions économiques et financières], Aly Touré, le 15 septembre dernier. Deux jours après quoi retenir ? Si l’idée d’assainir le secteur de la pharmacie est louable, il faut cependant reconnaitre que la méthode a manqué. Beaucoup craignent d’avoir l’effet contraire escompté dès lors qu’aucune précaution ou presque n’a été prise. Exemple : Fria.
Cette ville industrielle ne dispose d’aucune pharmacie agréée à part celles non achalandées des deux principaux hôpitaux. Conséquences : les patients y compris ceux qui ont subi les interventions chirurgicales se promènent avec leurs ordonnances en attendant de trouver un moyen de se faire acheter les produits à Dubréka ou Conakry.
Un médecin contacté ce samedi matin, était à la recherche à travers la ville, des seringues pour pouvoir soigner. Il va sans dire que la prise en charge des cas d’urgence est délicate dans les préfectures qui sont dans le même cas que Fria. Et Dieu sait quelles sont nombreuses !
Aly Touré en décidant, le 31 août dernier, de la fermeture des pharmacies non agréées semble avoir agi comme s’il avait à faire à une administration normale.
Ici, « les gens ont fait des demandes d’agrément qui ont duré 10 ans. Parce qu’ils n’ont pas l’argent de la corruption. Après ils ont cessé de courir derrière les formalités », a fait remarquer un agent de santé.
Notre interlocuteur a une solution : « Sans contester la décision, il faut mettre une période de transitoire de 6 mois par exemple, pendant ce temps, permettre aux gens de vider leurs stocks. Quitte à vérifier par les inspections la qualité des produits qu’ils livrent. Et même leur fixer les limites du genre de produits qu’ils ne devraient pas vendre. Et leur donner l’opportunité de se reconvertir. »
Focus de guinee7.com