Le procès des événements du 28 septembre 2009 se poursuit, ce mardi 25 octobre, au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Pour la troisième fois de suite, c’est Aboubacar Diakité alias Toumba, ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara qui est à la barre.
Toumba a répondu aux questions des avocats de la partie civile. Dans sa série de réponses il insiste et persiste que : « le 28 septembre, j’ai sauvé des gens qui ont reconnu ça. » Tout accusant Marcel, neveu de Dadis d’avoir été au stade « même s’il était malade, il était opérationnel, très actif même ».
Toumba dit être à la barre « pour m’efforcer pour ne pas qu’on condamne un innocent ».
Me Hamidou Barry, un des avocats des victimes, a demandé à Toumba, s’il sait que les crimes du 28 septembre sont des crimes contre l’humanité ? Sans donner du temps à l’accusé de répondre, une de ses avocats, Me Lancinet Sylla, a soulevé une motion comme quoi les accusés ne sont pas renvoyés devant le tribunal pour des faits de crimes contre l’humanité. « Personne n’est renvoyé ici pour des crimes contre l’humanité », a-t-il rectifié.
Et Me Paul Yomba, l’autre avocat de Toumba, de renchérir : « Je pense qu’il est mieux de se consacrer aux faits. » Soutenant cette position, Me Emmanuel Bamba, un autre avocat de la défense, a rappelé que le code pénal guinéen ne prévoyait pas des crimes contre l’humanité.
Le ministère public estimant qu’à ce stade du procès le dossier est en instruction définitive. Donc, « il y aura possibilité de requalifier les faits », a soutenu le procureur Algassimou Diallo, tout en reconnaissant que l’arrêt de renvoi du dossier ne mentionne pas de « crimes contre l’humanité ».
Reprenant la parole, Me Hamidou Barry, soutient que la Guinée a ratifié les statuts de Rome en 2002 et promulgué et publié au journal officiel de la République en 2003. Donc, pendant les événements du 28 septembre 2009, la Guinée avait souscrit à des textes qui punissent les crimes contre l’humanité.
Après avoir écouté les différentes parties au procès, le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara, a déclaré : « à cette phase le tribunal estime qu’il est saisi des faits à travers l’ordonnance de renvoi. »
Avant de rassurer que « quand la question va être soumise au tribunal, elle va être débattue de façon contradictoire et à la fin, le tribunal va répondre. A cette phase, on n’en est pas à ce sujet donc, c’est pourquoi le tribunal va inviter la partie civile à poser des questions dans le cadre des faits qui sont reprochés à l’accusé. Parce que la question de réquisition n’a pas été soumise ».
Bhoye Barry pour guinee7.com