Censure

Scandale. Simandou : L’ingénieur conseil aurait demandé 300 millions de dollars

Comme dit dans un précédent article, le projet Simandou marche désormais à reculons. Les travaux entamés par WCS sur le terrain se font désormais dans les bureaux feutrés. Le gouvernement de la transition qui se donne pour ambition de réinventer l’eau chaude pour arroser les fleurs d’un projet en qui lui seul croit devra casser la tirelire pour faire face à des dépenses qui, aux yeux de nombreux spécialistes, sont inopportunes.

Tenez. Selon une source proche du dossier, les honoraires demandés par le Cabinet d’ingénieur conseil s’élèveraient à 300 millions de dollars. Cependant, les spécialistes pensent que le travail peut se faire à 40 millions de dollars ou au maximum, 80 millions de dollars soit 0,5% à 1% de 8 milliards correspondant au cout de la première phase du projet.  « En fait, les honoraires, c’est souvent 5% environ pour les contrats classiques, quand les montants ne sont pas trop élevés. Et c’est 3% quand c’est moyen et 1% voire moins quand c’est trop élevé », nous explique notre spécialiste.

La preuve que 300 millions de dollars sont exorbitants comme rémunération d’un cabinet, l’indien Ashapura doit débourser 250 millions de dollars pour exploiter la mine de fer de Yomboyéli (Forécariah) dont les réserves sont évaluées à 3 millions de tonnes. Ce projet inclut la réhabilitation

du port de Konta, l’aménagement des infrastructures de base. Autant dire qu’« avec 300 millions de dollars, on peut développer au moins un projet aurifère et un grand projet bauxitique », nous enseigne le spécialiste consulté.

Il n’y aurait pas que le Cabinet d’ingénieur conseil qui voudrait faire son miel de Simandou. Le cabinet d’avocats où se trouve un de nos compatriotes aurait lui aussi déposé une facture de 7 millions de dollars ! Ce qui avoisine les montants cumulés de tous les frais d’avocats payés par le régime d’Alpha Condé durant les 11 ans de pouvoir.

Depuis l’arrêt des travaux de Winning Consortium Simandou en juillet dernier, le gouvernement de la Transition n’a pu mettre en place qu’une co-entreprise [ avec 15% d’actions gratuites pour l’Etat dans les infrastructures] annoncée à coups de grosses affiches à travers Conakry. La « victoire » semble s’arrêter là. La réalité est qu’aujourd’hui la co-entreprise a du mal à fonctionner. On fait le printemps des cabinets d’ingénieurs et d’avocats en faisant recours à eux. Pendant ce temps, 15 000 employés dont 11 700 Guinéens ont été envoyés en chômage technique. Et le calendrier d’exploitation de Simandou sérieusement menacé.

Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com

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