Un post facebook a suffi pour l’ancien premier ministre, Mamadi Youla, pour exprimer son ras-le-bol et quitter la tête de la Société des Mines de fer de Guinée.
« C’est avec tristesse que je vous annonce, qu’après en avoir discuté avec la Direction de la société High Power Exploration (HPX), actionnaire majoritaire de la Société des Mines de Fer de Guinée (SMFG) que j’ai eu le plaisir de diriger en tant que Directeur Général (Chief Executive Officer) depuis Décembre 2019, nous avons décidé de commun accord de mettre fin à notre collaboration à compter de ce jour, 1er Novembre 2022 », a-t-il annoncé.
Avant de préciser que « si le contexte difficile que traversent depuis plusieurs mois la SMFG et HPX dans le développement du Projet Nimba sont parmi les raisons qui ont conduit à cette décision, la raison principale qui m’a amené à envisager mon départ réside dans le fait que depuis plusieurs mois il ne m’était plus possible de faire mon travail de Directeur Général de la SMFG, les relations avec l’autorité de tutelle (Ministère des Mines) s’étant dégradées à un niveau tel qu’il n’était plus possible d’envisager une solution autre que la séparation ». La messe est donc dite.
Pour rappel, Mamadi Youla, économiste, a été premier ministre [29 décembre 2015- 24 mai 2018]. Il a, en 2004, pris la tête de la compagnie minière Guinea Alumina Corporation. Faisant de lui le premier dirigeant guinéen d’une multinationale dans le secteur minier. Il a aussi été président du conseil d’administration de la Chambre des mines de Guinée. Autant dire qu’il est un fin connaisseur du secteur minier guinéen. Son départ à n’en pas douter constitue un énorme manque à gagner pour la Guinée qu’il représentait.
Climat délétère dans les mines depuis le 5 septembre
La démission de Mamadi Youla connu pour son caractère bien trempé n’est pas une surprise. En octobre dernier, Westaf Mining, avait révélé que le projet Nimba (environ 900 millions de tonnes de réserves prouvées), repris par High Power Exploration (HPX) en septembre 2019, est « entravé par certaines décisions surprenantes et le contexte qui a marqué l’après 5 septembre 2021 ».
Selon le site spécialisé, les responsables de la compagnie qui, « n’arrivaient plus à conjuguer le même verbe que le ministre des mines, Moussa Magassouba, ont dernièrement mis au chômage technique environ 80% de leurs employés ».
Si on y ajoute la mise en berne du projet Simandou avec à la clé un chômage technique pour environ 11 700 Guinéens de WCS, on peut, sans risque de se tromper, affirmer que le secteur fait grise mine ces derniers temps.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com