L’agent judiciaire de l’Etat, Mohamed Sampil, a tenu une conférence de presse, vendredi à Conakry, pour rendre compte des activités menées par ses services dans le cadre des procédures concernant la récupération des fonds de l’état.
Il a indiqué que 75 dossiers issus du dégel de certaines comptes publics pour le fonctionnement de l’administration, sont sur son bureau.
Selon lui, certaines entités en avaient « profité pour décaisser des fonds plus que ce qui était nécessaire aux dépenses prévues ».
Il a informé que le montant total concernant ces 75 dossiers « d’après nos calculs, ce que l’Etat poursuit à titre de détournements présumés de fonds, les 17 dossiers se trouvant à la CRIEF, les 33 devant Kaloum, 6 devant Dixinn, 6 devant Mafanco, 10 dossiers n’ont pas été transmis, c’est un montant total de 421 milliards 208 millions 483 mille 142 francs guinéens. Cela ne concerne pas tous les dossiers. Ceci dans l’intervalle de l’arrivée du CNRD à la fin du mois d’octobre ».
Par ailleurs, grâce aux rapports de l’inspection générale d’état et de l’inspection générale des finances qui lui ont été transmis, il a établi « le total des dossiers à 95 devant la CRIEF. Le procureur disait l’autre fois 101 dossiers. Pourquoi cette différence ? C’est que l’agent judiciaire de l’état ne veille que sur les intérêts de l’Etat » (…) Le montant total de tous les dossiers, les 75 qui sont portés devant les tribunaux de première instance de Conakry et les dossiers qui sont portés devant la CRIEF, le montant total poursuivi par l’Etat, à titre de détournements présumés de fonds publics, d’enrichissement illicite et d’autres Infractions, c’est 2 168 milliards 136 millions 728 mille 944 francs guinéens. Ces moments ne sont pas recouvrés à date ».
Il a également fait cas des sommes saisies dans les différentes banques. « La somme en francs guinéens saisie à date. Ça aussi ce n’est pas recouvré à date. C’est-à-dire quand il y a une procédure pendante devant une juridiction, celle-ci peut ordonner des mesures conservatoires, notamment la saisie des avoirs trouvés entre les mains de la personne poursuivie. Et pour que moi agent judiciaire de l’Etat je puisse demander aux différentes banques commerciales de la place de transférer ces montants au trésor public, il faut que la justice se prononce après un procès. Donc nous attendons la fin des procédures. Sur ce montant, ce qui est saisi actuellement, c’est 53 milliards 500 millions de francs guinéens. En dollars américains 288 millions 980 mille. Sur ce montant que l’Etat poursuit pour détournements présumés de fonds publics et autres Infractions 24 millions 980 mille dollars sont saisis dans les différentes banques de la place. En euros, 212 millions 630 mille dont 7 millions 630 mille euros sont rendus indisponibles à date dans les différentes banques jusqu’à la fin des procédures les concernant », a-t-il précisé.
Cependant, « l’Agence a procédé au recouvrement des fonds pour plusieurs entités étatiques. Le montant total en une année c’est 50 milliards 229 millions 766 mille 639 francs guinéens dont le montant qui a été saisi sur monsieur Sidiki Sylla qui était le DAAF de la défunte Cour constitutionnelle. Il s’agit d’un fonctionnaire sur les comptes duquel 12 milliards 275 millions 155 mille 038 francs guinéens, imaginez vous dont le salaire mensuel avec les droits y rattachés ne dépasse pas 5 millions par mois, qui a un montant si important sur ses comptes » !
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com