Aussitôt arrivé à l’aéroport Ahmed Sekou Touré de Conakry dans la soirée du lundi dernier, Alphonse Charles Wright, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, s’est prêté aux questions des journalistes sur sa tournée.
Parmi les sujets évoqués, le mandat d’arrêt contre l’ancien président de le République de Guinée, Alpha Condé, absent du pays.
« Pour le cas de monsieur Alpha Condé, au nom de l’application cohérente de la politique pénale du gouvernement, un mandat d’arrêt sera décerné contre lui. Parce qu’il est hors la loi. On ne peut engager des poursuites pour des crimes de sang jusqu’à date et que les parquets ne bougent pas. À distance, j’ai donné des instructions fermes dans le cadre du respect de la procédure. Dès demain, j’aurais des rencontres avec les procureurs. Il faut que toutes les actions qui sont engagées pour l’instant aboutissent. Ce n’est pas une justice contre quelqu’un. Cette action va se poursuivre. N’en déplaise à qui le veut », a-t-il lancé.
Par ailleurs, « nous avons bénéficié de plusieurs rencontres bilatérales notamment celles avec la direction du Fonds spécial en faveur des victimes. Ce fonds va être profitable aux victimes des événements du 28 Septembre. Dans l’accord que nous avons eu avec eux, ils viendront pour une visite à partir du mois de février; pour rencontrer les victimes du dossier du 28 septembre, évaluer leurs besoins et pouvoir s’occuper de leur prise en charge psycho-sanitaire. Dans les jours à venir, nous allons même recevoir aussi le fonds mondial pour les victimes qui viendront encore en appui aux victimes du 28 Septembre », a-t-il annoncé.
Quid de la poursuite annoncée contre le président de la Cellule de Traitement des Informations Financières (CENTIF) ? « Puisque monsieur le président de la CENTIF a été dessaisi, ça ne lui a pas plu. Donc quand les enquêteurs lui ont demandé de mettre à disposition des données claires et précises, il a catégoriquement refusé. Le courrier qu’il a indiqué au tribunal près le tribunal de première instance de Kaloum, il a été très clair. Il dit que puisque lui, il a été dessaisi, qu’il n’a aucune information à donner. Or, la loi est très claire. Ce n’est pas à monsieur Sanfina on a donné, mais à monsieur le président de la CENTIF. Il faut dépersonnaliser un tout petit peu les services. C’est lui qui sait qui il veut protéger. Mais ce qui reste clair, il répondra devant la loi. Il n’a qu’à trouver les formules acrobatiques qu’il faut… », s’est moqué Charles Wright.
Enfin, « vous avez récemment suivi l’exploitation clandestine au niveau de Gaoual, où il y a eu des pertes en vies en humaines. On ne peut pas comprendre que les autorités administratives donnent des directives sécuritaires et que les militaires qui sont censés garder les lieux puissent passer outre. Là aussi, je tiens à vous informer que des poursuites judiciaires seront engagées contre ces militaires ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com