Censure

Démocratie en Guinée : « il y a encore du chemin à faire… » selon Abdourahmane Sano

Abdourahmane Sano, l’ex numéro 1 du FNDC s’est exprimé face à la presse ce vendredi 13 janvier au siège de la plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD) au quartier Kipé dans la commune de Ratoma.

Il est notamment revenu sur la dernière actualité le concernant, à savoir son jugement et sa libération.

« Je ne peux pas dire avec certitude pourquoi j’ai été interpelé et sans être dupe, je voudrais éviter d’alimenter les supputations en ce moment très difficile pour notre pays, d’autant que je reconnais à l’État, le droit de renseignements et d’investigation dans les limites de la loi » a affirmé Sano à la presse.

Avant de dire ce qu’il retient de cette procédure : « Je retiens de la procédure qui a conduit à ce procès, qu’il y a encore du chemin à faire dans notre marche vers la démocratie et que nos magistrats ont un rôle prépondérant et une responsabilité indéfinie dans la consolidation de l’Etat de droit et dans le respect de la dignité des Guinéens, condition fondamentale de la stabilité. Un système judiciaire indépendant et impartial est la pierre angulaire de la démocratie, l’unité nationale et de la bonne gouvernance. »

Exprimant sa peine de voir encore Oumar Sylla (Fonikié Mangué) et Ibrahima Diallo en prison « plus pour leur opinion, que pour toute autre raison », Abdourahmane Sanoh a exhorté les autorités à « leur rendre au plus vite leur liberté. »

Il a également plaidé la cause d’autres personnes. « Il en est ainsi, pour tous ceux qui sont en détention, en violation de leurs droits. Je les exhorte à un acte d’apaisement envers les acteurs sociaux en clandestinité et sous contrôle judiciaire et envers ceux qui sont en exile dans le respect de la loi. Ce serait un acte d’apaisement dont notre pays a, plus que jamais, besoin aujourd’hui. »

Il a défini  ensuite le chemin qu’il compte suivre face à la situation sociopolitique du pays. « Notre pays est à la croisée des chemins et est encore davantage miné par ses travers d’hier. C’est pourquoi, conscient du poids de la division sociale sur l’unité et la stabilité de la nation, de la démission de l’élite qui affecte l’exercice et la jouissance de la citoyenneté, de la mauvaise gouvernance qui amplifie la prévarication et aggrave les inégalités, j’ai décidé de m’engager dans un idéal contraire, qui ne peut véritablement s’exprimer que par la prise de conscience de bénéfice de la citoyenneté. Ce choix qui n’est pas nouveau, est inébranlable et aucun sacrifice n’est de trop pour l’assumer. C’est pour cela que, pour moi, le plein exercice de la citoyenneté est une question de dignité. Le négocier, l’aliéner, l’abandonner ou ruser avec, est un acte de lâcheté. »

« Par ailleurs, au regard du climat sociopolitique de plus en plus précaire qui prévaut actuellement dans notre pays, il devient urgent que chacun œuvre davantage et avec sincérité, à la consolidation de la cohésion nationale et de la paix, à commencer par les autorités militaires. Il y a un besoin évident de recadrage de la conduite de la transition pour créer de véritables conditions d’un réel apaisement, d’une légitimité des actes, d’une fiabilité des acquis. C’est de cette façon que nous poserons ensemble les vraies bases d’une transition réussie » a-t-il indiqué par ailleurs.

Aussi, il a encouragé les autorités de la transition à, « examiner objectivement les fractures devenues nombreuses et à explorer les possibilités d’un recadrage strictement fondé sur l’intérêt de la nation à travers le citoyen Guinéen. Ce serait un acte de grandeur sublime que seuls les dirigeants d’exception peuvent poser ».

Enfin, il a terminé par donner des détails sur le mouvement pour les réunions duquel il avait été auditionné. Selon lui, « Le CPR remonte à 2016. Le FNDC a été créé 3 ans plus tard. Donc ce n’est absolument pas lié. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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