Censure

Les ‘‘chantiers du CNRD’’ en souffrance à l’intérieur du pays (constat du P.M Goumou)

Le premier ministre du gouvernement du CNRD, M. Bernard Goumou, a exprimé toute sa tristesse face à la presse ce mardi. Ceci après sa tournée sur des chantiers lancés par le régime de transition à l’intérieur du pays. Le sieur Goumou s’est offusqué des réalités sur le terrain.

« Après avoir fait cette visite de terrain, je suis triste pour mon pays. Après avoir vu ce que j’ai vu, rien que dans deux régions, Boké et Faranah, le tableau est tellement sombre. Oon a du mal à y croire » a-t-il affirmé lors de cette rencontre au porte-parolat du gouvernement à Kaloum.

A l’en croire, Il était sur le terrain sur « instruction » du Président de la transition et que Le but, « est de prendre toute la mesure des réalités du terrain dans le cadre du suivi et de l’évaluation des projets infrastructurels publics, afin… de prendre des mesures idoines pour les faire avancer. »

A cet effet le ministre a dressé un tableau sombre et annoncé des mesures.

« J’ai eu mon premier choc sur la route Mamou – Faranah. Rien n’est fait dans le cadre du contrat des travaux d’urgence de la réhabilitation et la construction de cette route. Pourtant, deux entreprises ont bénéficié des avances de démarrage des travaux. Mais, aucun dispositif en place, absence totale de base vie, pas une seule machine sur le terrain. Le projet d’extension de l’hôpital régional de Faranah est à l’arrêt depuis cinq mois, par manque de financements. Ce qui est aussi écœurant, dans les projets de ce type à l’intérieur du pays, c’est que les autorités locales, qui sont les gouverneurs, les préfets, les sous-préfets ne sont au courant de rien. Les contrats sont attribués à des entreprises ici, à Conakry. Elles font ce qu’elles veulent sans aucune tutelle sur place pour assurer le minimum de suivi des chantiers. »

« Par exemple, à Dinguiraye, je me suis rendu sur le chantier de réhabilitation d’une route de 63 km, dans la commune rurale de Lansanaya – Gagnakaly, pour une durée contractuelle de sept mois, une avance de démarrage de 20% payée depuis plus d’un an, le niveau de réalisation des travaux sur le terrain n’est que de 5%. Il est à noter que les informations fournies par les entreprises qui sont parvenues à démarrer un projet ne concordent pas avec les réalités sur le terrain. Le cas frappant, c’est le cas de l’hôtel des finances publiques de Faranah. C’est vraiment un exemple édifiant. Le taux de réalisation physique réel sur le terrain, 33%, taux validé consigné dans les rapports de missions, 58%, le taux de décaissement est de 60%, une aberration totale. »

« A Kissidougou, plusieurs chantiers connaissent un important retard. Le chantier de construction par exemple du tribunal de première instance, le chantier de l’église St Louis de Kissidougou où nous avons accordé trois mois supplémentaires sur le champ, à l’entrepreneur. Ce chantier qui était signé pour 17 semaines, traîne depuis 2019. La notabilité de Kissidougou m’a interpellé et elle espère une nouvelle pose de pierre pour le projet de construction de la route Kissidougou – Kankan, attribuée à la société EBOMAF d’alors. Un projet qui porte sur 194 km, lancé en juin 2014, pour une durée d’exécution de 12 mois, puis prolongé en septembre 2015, pour une durée d’exécution de 38 mois, des paiements importants, des avances de trésoreries ont été consenties en faveur de cette entreprise et décaissées, pas moins de 60 millions d’euros. Mais à ce jour, il n’a pas été possible pour le ministère de tutelle de retracer les paiements effectués, à travers la chaîne de paiements. »

« A Dabola, j’ai été interpellé sur la situation du barrage hydroélectrique de Tinkisso qui alimente les villes de Dabola, Dinguiraye et Faranah, en électricité et en eau potable. Je me suis rendu sur les installations. La retenue d’eau est remplie de sable et de boue. Il faut très rapidement la curer. Le gouvernement, par le biais du ministère en charge de l’énergie et sur instruction du chef de l’État va intervenir dans les mois à venir pour maintenir la production de ce barrage opérationnel, depuis 1974. Mais, il convient de s’interroger de la responsabilité de nos sociétés publiques d’État : la SEG et l’EDG qui exploitent ce barrage et qui ne sont pas en mesure de le curer. Il faut toujours l’intervention de l’État. »

Enfin, pour rectifier le tir, il a annoncé des mesures qui peuvent aller jusqu’à la mise en marche d’organes judiciaires.

« Vous savez tout ce qui se passe c’est contractuel. Et dans les contrats, il y a des articles qui sont bien mentionnés. Quand il y a défaillance, on fait recours et les juridictions qui peuvent être saisies vont être saisies. C’est pourquoi j’ai dit, que sous l’autorité du président du CNRD, du chef de l’Etat, le Colonel Mamadi Doumbouya, une importante opération de vérification des critères d’attribution et de gestion des contrats seront tout de suite mise en branle. Tous ces contrats, nous allons les revoir. Nous avons au sein de l’Etat, des organismes de contrôle. Nous allons réunir tous ces éléments et comme vous le savez, nous avons des organes juridiciaires bien spécifiques et au moment venu, vous serez au courant. Ce que je peux vous assurer, c’est que l’argent public ne doit pas rester impuni. C’est ça effectivement la refondation et la rectification institutionnelle qui sont la vision du CNRD. Donc, tout de suite, nous allons prendre des mesures idoines pour que l’argent public revienne dans les caisse de l’Etat. »

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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