Emergence Magazine organise le 10 mars prochain, la première cérémonie de distinction des acteurs économiques de la Guinée. Depuis l’annonce de cet évènement, premier du genre, plusieurs interrogations sont soulevées par une certaine opinion. Mohamed Camara, consultant économique et associé gérant du cabinet MOCAM CONSULTING (partenaire d’EMA 2023) a répondu à certaines de ces questions.
Quel a été le processus de sélection des entreprises en lice ?
Le processus a consisté à faire en deux étapes :
Étape 1: La compilation de l’ensemble des données rendues publiques de nature financière et extra-financière sur les entreprises présélectionnées. Pour ce faire, nous avons collecté les donnes de l’institut national des statistiques, la banque centrale de la république de guinée, les notes de conjonctures de l’économie guinéenne , le ministère du budget, le ministère des mines , les organisations patronales, le comité itie, Natural ressources , institut fraser, publier ce que vous payez, l’agence guinéenne d’études environnementales et sociales, actions mines , afristat les publications des résultats des banques dans la presse, les informations publiées par les maisons mères des entreprise multinationales…
Étape 2: Le traitement des informations sur les entreprises : Par triangulations et analyse multicritère avec des pondérations ci-après : performance économique (50 %) engagement social envers la communauté ( contenu local , RSE ) (40 %) autre élément matériel (10 %)
Pour la performance économique, les entreprises c sont notamment évaluées sur leur santé et performance financière, leurs réalisations, l’impact économique qu’elles ont dans leur communauté ainsi que leur capacité de croissance future.
pour l’engagement social, les entreprises sont notamment évaluées sur leur contribution à la vitalité de leur communauté, l’accent mis sur le perfectionnement des employés, la valorisation du guinéen comme valeur ajoutée en affaires et la qualité du service en guinée.
Qu’en est-il des critères ? Au niveau des mines par exemple, on ne retrouve pas certaines grandes entreprises
Dans la catégorie MINES, nous avons croisé les indicateurs de l’initiative de développement minier responsable en République de Guinée adoptée en 2017 et les TDR de l’organisation afin d’identifier 8 domaines d’intérêt ont été évalués pour la présélection. Ce sont :
- Prélèvement obligatoires Fiscalité (impôts, droits de licences, propriété) et Caisse Nationale de Sécurité Sociale CNSS
- Emploi et qualifications des guinéens
- Environnement et biodiversité
- Divulgation des données
- Chaînes d’approvisionnement local
- Chaîne de transformation et activités en aval à valeur ajoutée
- Infrastructures
- Exploitation minière artisanale
Les entreprises ayant obtenues les meilleurs scores sont celles qui figurent dans la liste des nominés
Comment la sélection finale (celle des lauréats) sera opérée ?
À cette phase finale, le niveau des exigences monte car en plus des indicateurs de la première phase le jury va tester la positivité des entreprises selon une méthodologie mondialement admise.
Les informations recueillies sur les candidats ont été triangulées et analysées selon la méthodologie d’analyses multi critères avec ( sans être exhaustif) des pondérations ci-après :
- Positivité et Performance économique ( CONTENU LOCAL , RSE ) ( 80 %)
- La réputation à (20 %)
Pour la positivité, , les entreprises sont notamment évaluées sur leur contribution à la vitalité de l’engagement social dans leur communauté, l’accent mis sur le perfectionnement des employés, la valorisation du guinéen comme valeur ajoutée en affaires et la qualité du service en guinée.
Pour la performance économique, les entreprises c sont notamment évaluées sur leur santé et performance financière, leurs réalisations, l’impact économique qu’elles ont dans leur communauté ainsi que leur capacité de croissance future.
Le comité d’organisation est apparemment suffisamment informé sur les nominés. Quid du cadre juridique ?
Conformément à notre lettre de mission, l’étendue et les limites de notre intervention sont encadrées par les lois en vigueur dans notre pays. On pourrait citer :
– Article 19: « Tout individu a le droit de s’informer librement et d’être informé » CHARTE DE LA TRANSITION
Pour le secteur public et assimilé : la loi est très claire « Tout citoyen peut demander et obtenir un accès à l’information et aux documents administratifs, sans avoir à justifier le motif de la demande » ARTICLE 2 ALINEA 3.
« les informations relevant des catégories ci-dessous, doivent être publiées de façons proactive par tout organisme, sur un site web , ou sur toute autre forme de support et mises à jour au moins une fois tous les 3 mois :
…..
Les projets programmés dans le cadre des procédures d’appels d’offres de marchés publics, les budget en rapport et les résultats escomptés de leur mise en œuvre ;
Les rapports des instances de contrôle conformément aux standards nationaux ;
Les conventions ratifiés ou celles auxquelles l’Etat compte adhérer ;
Les informations statistiques, économiques et sociales ;
Les informations relatives aux finances publiques y compris les données relatives à l’endettement public, la répartition des dépenses publiques et les principaux indicateurs des finances publiques » Article 10 LA LOI N° 2020/ 0027/AN PORTANT DROIT D’ACCES A L’INFORMATION PUBLIQUE EN REPUBLIQUE DE GUINEE DU 19 DECEMBRE 2020
« Le secret statistique ne porte pas sur les données d’une entreprise ou d’un établissement déjà publiées ou disponibles sur un support accessible au public ou encore pour lesquelles l’entreprise ou l’établissement a donné son consentement écrit pour leur publication. » Article 15LOI L/2014/019/AN DU 08 JUILLET 2014, PORTANT ORGANISATION ET REGLEMENTATION DES ACTIVITES STATISTIQUES
Pour le secteur privé
le législateur de l’OHADA a consacré l’exigence de transparence dans la vie des affaires à travers les publicités légales et les obligations d’information légale : immatriculation au RCCM, publication des comptes annuels par dépôt au greffe ou par insertion dans un journal d’annonces légales et l’information financière pour les investisseurs qui demeure très capitale car elle leur permet de se forger une opinion sur les risques de leur investissement.
Les champs d’application des dispositions de l’AUSC-R s’imposent ainsi à toutes les sociétés commerciales, y compris celles dans lesquelles un État ou une personne morale de droit public est associée (unique ou avec d’autres). Elles s’imposent également à toutes les sociétés commerciales y compris celles régies par les lois et textes particuliers (secteur minier, énergie, banques, télécommunications, assurances et autres).
« Les articles 74 à 110 de l’Acte uniforme portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises imposent aux entreprises des pays membres de l’OHADA en général et cotées en bourse de valeurs ainsi qu’à leurs filiales, de rendre public dans un journal habilité à recevoir les annonces légales à la fin de chaque trimestre et exercice comptable, les états financiers de leurs activités auxquels sont joints les rapports d’activités de gestion. »
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