Censure

Déguerpissements de Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse : les victimes interrompues dans leur commémoration 

La commémoration des quatre ans des déguerpissements de Kaporo rails, Kipé 2 et Dimesse, par les victimes a été stoppée dans la matinée de ce samedi, par des policiers. Réunis sur ce qui représente désormais leurs anciennes habitations, ces citoyens ont voulu faire le point sur leur situation à Kaporo rails.

Selon Mamadou Samba SOW, le porte-parole du collectif, la gendarmerie et la mairie étaient déjà informées de leur commémoration. « Depuis la chute du régime d’Alpha Condé, il y a de l’espoir qui renaît. À ce jour, les victimes n’ont pas encore été dédommagées. Il y a des couloirs de négociation qui sont ouverts. Dans cette optique, nous sommes ici pour échanger avec les victimes, prendre les documents et les mettre à côté en attendant de voir la suite. Malheureusement, il y a eu une incompréhension entre les autorités. La situation telle qu’elle se présente, c’est qu’il n’y a pas eu communication entre les autorités. La mairie de Ratoma a été saisie le 8 mars par rapport à notre rencontre d’aujourd’hui, l’information n’a pas été remontée. Le PA qui gère le site a été informé et a donné son accord. Mais malheureusement, le commissaire de Kaporo-Rails dit qu’il n’est pas informé et qu’il ne peut pas autoriser notre activité alors que l’activité n’a aucune incidence sur l’ordre public. »

Il a sollicité l’intervention des autorités, comme cela est le cas dans d’autres affaires. « C’est regrettable que ce soit le commissariat qui ne soit pas informé et qui a reçu l’ordre du commissaire central de mettre un terme à cette activité. Nous ne pouvons que nous replier. (…) Ni la mairie, ni le commissariat ne peut quelque chose contre nous. Nous sommes des Guinéens, nous demandons au Président de la République de se pencher sur la situation des victimes de Kaporo-Rails comme il l’a fait en rapatriant les Guinéens de la Tunisie. Tous les Guinéens sont fiers aujourd’hui de l’être parce que les Guinéens en difficulté en Tunisie ont été rapatriés dans un avion guinéen. Il a fait des actes pour rendre justice aux victimes du 28 Septembre ».

Parlant au nom des victimes, Mamadou Samba Sow a promis que rien ne les fera lâcher prise. « Aujourd’hui, nous acceptons de quitter mais nous sommes prêts, de la même manière que nous avons perdu nos maisons, si on nous provoque, nous serons prêts à aller en prison parce que nous sommes des faibles, ceux qui sont au pouvoir ont des armes et la force publique. (…). Ces terres là nous appartiennent jusqu’à nouvel ordre. »

Abdou Lory Sylla

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