En grève depuis le 2 mars dernier, les employés de Diamond Cement se sont rendus au siège de l’inspection générale du travail pour interpeller les autorités sur leurs conditions de vie et de travail.
Ils étaient équipés de pancartes sur lesquelles ont peut lire leurs revendications.
Pour Sékouba Kouyaté, secrétaire général du syndicat des travailleurs de Diamond Cement, décline l’objectif de cette nouvelle démarche. « Toutes les négociations qui ont été entamées auparavant ont été vouées à l’échec. Aucun protocole d’accord n’a été obtenu. Donc, toujours le cas des travailleurs de Diamond est en suspense. Hier nuit, la direction de Diamond a affiché que tous ceux qui sont au compte de la société mère reprennent le travail aujourd’hui matin et ceux qui sont dans les sociétés intérimaires aillent se voir avec leurs patrons. Nous nous disons déjà, que dans l’article 133. 10 du code du travail dit que la mission de l’intérim ne doit pas aller au delà de 6 mois. Ces gens là sont là-bas depuis 8 ou 6 ans, donc nous considérons qu’ils sont déjà au compte au Diamond. »
Avant d’expliquer que depuis la : « production a commencé, les travailleurs de Diamond Cement ne sont pas catégorisés ; nous n’avons pas un département de santé et sécurité au travail; même l’eau potable nous n’en avons pas, il n y a pas de cantine. Nous faisons le travail des ânes et des chevaux pour des salaires de fourmis. C’est une industrie de ciment. Donc nous sommes exposés à tous les produits toxiques, même les équipements de protection individuelle, pour les avoir c’est difficile. Nous venons de perdre un de nos collègues, qui est mort suite à l’inhalation de la poussière. Il a vomi du sang, il a vomi un liquide noire avant de décéder. »
« lors d’une rencontre avec le PDG de l’entreprise, poursuit-il, quand il y a eu la grève en 2021, le PDG nous a dit qu’il a payé les jours de la grève parce que monsieur Lancinet Komara lui a demandé de payer. Donc ça prouve à suffisance que monsieur Lancinet Komara a quelque chose à avoir dans la situation de Diamond Cement » a-t-il confié.
Aux côtés de ces travailleurs, Aboubacar Sidiki Mara, syndicaliste et conseiller au CNT, veille à ce que leurs droits soient reconnus dans le strict respect de la loi. « Nous savons que si nous nous retrouvons autour de la table, la loi sera appliquée. Donc les conclusions, c’est que l’inspecteur, le conseiller du ministre ont pris la décision de convoquer la direction. Nous allons nous retrouver autour de la table. Mais nous leurs avons déjà dit et ils sont d’accord avec nous, que les points de droit ne sont pas négociables. Pour ces points, ils feront des recommandations à la direction pour leur demander de les respecter. C’est ce que nous avons recherché jusque là. Les autres points, comme le salaire, on va se retrouver et discuter en tenant compte de ce que nous faisons. Parce que ce n’est pas le travailleur qui est payé, mais c’est le travail. Nous attendons que l’inspecteur convoque la direction, suite à cette rencontre, nous définirons les conditions que nous allons utiliser désormais avec cette entreprise. Face à la loi, nous ne sommes pas prêts à reculer. Si l’entreprise ne veut pas se plier, nous allons utiliser l’action syndicale et nous savons que nous aboutirons. »
Lansana Komara, joint par nos confrères du site avenirguinee, a balayé d’un revers de main ce qu’on lui reproche. Estimant qu’il n’est aucunement « actionnaire » de cette entreprise.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com