Aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’y a aucun espace de pratique du sport de haut niveau répondant aux standards internationaux en République de Guinée. En termes clairs, notre pays, qui ambitionnait il y a quelques mois d’organiser une coupe d’Afrique des nations, ne peut aujourd’hui accueillir aucun match d’une compétition majeure de sport collectif sur son territoire.
Le pays de Sékou Touré, grand précurseur des infrastructures sportives en Afrique noire, sombre aujourd’hui dans une disette dans ce secteur. Le pays a évolué en régressant. La dernière discipline à en subir les frais c’est le football, la plus populaire par ailleurs. Les conséquences sont absolument fâcheuses et incommensurables. L’équipe nationale de Guinée de football est obligée de disputer ses matchs à domicile hors de son territoire et loin de ses supporters. Le plus grand club du pays, le Horoya, perd une opportunité en or de soigner ses finances et améliorer ses performances sportives en ne participant pas à l’African Super League. En gros, c’est un mois de mars triste pour le sport guinéen.
Le football, on en parle beaucoup. Quid des autres disciplines ? Eh bien elles sont encore plus en galère que le « sport roi ». Les résultats peuvent exister par endroit, mais la fierté de recevoir ses matchs à domicile, non.
Au basket par exemple, la salle ressemble aujourd’hui à… rien. Elle est complètement dépassée. La surface est faite en dalle plastique, un vestige historique pratiquement. Le syli basket joue les éliminatoires ailleurs. La FIBA les organise de façon groupée pour aider les pays avec les mêmes réalités. Un parquet moderne coûte autour de 150 mille dollars aujourd’hui, mais rien n’est fait, le combat est ailleurs, il est individuel et non collectif.
A quelques mètres de là, à l’intérieur même du « complexe » du stade du 28 septembre, se trouve une salle érigée sur fonds propres par la fédération guinéenne de handball. Le Hand s’y pratique, oui, tout comme le football se pratique au stade juste en face, mais le handball de haut niveau ? Non. La salle reçoit compétitions de la zone en catégories inférieures, mais ne peut se positionner pour le niveau international senior. Un seul parquet moderne aurait pu être fonctionnel pour les deux disciplines précitées.
Ce sont principalement les disciplines collectives les plus pratiquées en Guinée. Les autres, pas besoin de faire un dessin. Tout est à faire pour le sport en Guinée. C’est tout simplement incompréhensible que ce pays, au premier plan du sport africain il y a quelques décennies, puisse être aussi en souffrance dans ce domaine.
Ça ne coûte vraiment pas grand-chose à un Etat, de construire un stade ultra moderne de 15 à 20 000 places et une salle polyvalente multidisciplinaire. Ça c’est le rôle de l’Etat.
Alpha