Jeudi matin, les taximotos ont été stoppés net à l’entrée de Kaloum (pont 8 novembre). Le ministère des Transports ne veut plus voir ce moyen de transport pourtant très prisé par la population, dans le centre politico-administratif de Conakry.
Et les réactions ne se sont pas faites attendre. Mamadou Soumah, élève en Terminale au lycée 2 octobre, s’en offusque. « Il est 8h et quelques maintenant, et j’avais un exposé a présenter. Mais aussi je rate en ce moment un cours que je ne pourrais plus voir. Parce que ce n’est pas qu’à cause de moi que le professeur va le reprendre. J’aimerais dire aux autorités de laisser au moins les élèves emprunter les motos pour entrer en ville. Sinon, ça sera compliqué pour nous », a-t-il alerté.
Comme lui, Babara Sylla, a rappelé : « Comme chaque matin, je viens à moto en ville pour le travail. Aujourd’hui, ils bloquent au niveau du pont 8 Novembre pour dire qu’il n’y a pas de motos qui y entrent. Ça complique la situation. Puisque nous allons arriver au travail en retard. Si on descend ici, pour avoir des taxis c’est tout à fait des problèmes. Cela a forcément un impact sur nos activités. Quand nous arrivons en retard, l’employeur lui, ne va pas comprendre ce qui se passe, ainsi va s’en suivre des lettres d’explication, des conseils de discipline et peut-être aller plus loin. Donc, cela a un impact sur notre vie professionnelle et personnelle. »
Arrêté depuis plusieurs minutes sous un soleil naissant mais déjà chaud, Keita Njala, directeur artistique au sein d’une agence de communication, a appellé les autorités à mesurer leurs décisions au train de vie de la population. « Il paraît que c’est l’application de la mesure prise par le ministre du Transport, portant l’interdiction des moto-taxis dans la presqu’île de Kaloum. Moi j’habite en périphérie de Kaloum. Maintenant, pour me rendre en ville, vu que je n’ai pas un moyen de déplacement spécifique, j’emprunte les moto-taxis pour me rendre à mon lieu de travail. Très malheureusement, je viens jusqu’au pont 8 Novembre, il y a un dispositif qui est là. Je suis là depuis une quinzaine de minutes et je n’arrive toujours pas à trouver un moyen de déplacement pour relier mon lieu de travail alors qu’il est 8h 30 minutes. Mon message à l’endroit des autorités, c’est qu’à chaque fois qu’ils prennent des décisions qu’ils essayent de penser aux pauvres citoyens. Parce que tout le monde n’a pas les moyens de se déplacer comme les hauts cadres », a-t-il fait remarquer.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com