Comme c’est le cas chaque année, ce 1er avril sera l’occasion de faire des plaisanteries, des farces en distillant de fausses nouvelles et autres scoops farfelus.
Même si très peu de personnes se font avoir de nos jours, tout le monde étant plus ou moins sur ses gardes, à défaut de faire monter l’adrénaline en provoquant la surprise, la joie, la déception ou la colère ; avec son « poisson d’avril » on peut espérer au moins dérider les gens, dilater les rates, voire déglinguer quelques zygomatiques (euh, si vous voulez les muscles du rire).
Ce qui est devenu une tradition également sous nos cieux, viendrait de loin. Par le fait d’un simple mimétisme, comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs.
Selon l’une des versions, et c’est la plus répandue, la tradition du 1er avril remonte au XVIe siècle quand, par l’Édit de Roussillon du 9 août 1564, le roi Charles IX de France fit adopter le calendrier grégorien et instaura le 1er janvier comme premier jour officiel de l’année.
Ah ouï ! Jusque-là le Nouvel An était célébré le 1er avril en France, et les personnes qui continuaient de le célébrer à cette date étaient raillées et considérées comme des « poissons d’avril ». On leur jouait alors des tours pour se moquer d’eux.
Une autre version voudrait que cette histoire de 1er avril soit liée à la fin de l’hiver et à l’arrivée du printemps, et que les gens célébraient cette transition en faisant des farces et en jouant des tours.
Il faut remarquer au passage que, pas plus que l’automne et l’hiver, ces saisons de l’hémisphère nord n’existent pas chez nous. On se contente des saisons dites sèche et des pluies. Cette dernière étant aussi appelée hivernage. Même s’il est courant de lire et d’entendre parler sur des médias guinéens, d’une saison « hivernale » qui ne devrait en principe exister que là où il y a l’hiver.
Mais revenons à nos moutons, pardon, à notre poisson d’avril.
De fait, une journée était déjà consacrée au Dieu du rire dans l’ancienne Grèce. Cette journée était consacrée aux farces, aux fous et à l’inversion des rôles comme pendant le carnaval. Cette tradition a été reprise par les Romains avec la déesse Aphrodite.
Quelle que soit son origine, le 1er avril (seulement et non tout le mois) est aujourd’hui une occasion de faire des farces à nos amis et à nos proches et, pour les médias, de lancer des nouvelles imaginaires, incroyables ou cocasses.
Peut-être qu’on « apprendra » ce jour, entre autres boniments, que le prochain prix Nobel de la paix s’appelle Marcel Guilavogui ; que le ministre Wright a fait une injonction au procureur général contre le Manitou du palais Mohammed V, ou que Grand P est nommé ministre de la Culture !
Après tout, on est le 1er avril non ?