Pour lui, c’est un ouf de soulagement d’avoir apporté sa part de « vérité » dans le déroulement des événements du 28 septembre. François Louceny Fall, ancien premier ministre Guinéen, a terminé son audition ce lundi à la barre du tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à Kaloum.
A sa sortie, le ministre Fall, au micro des journalistes, a invité ses collègues leaders politiques à lui emboiter le pas.
« J’avoue que c’est un grand soulagement pour moi. Parce que pendant 13 années, j’ai attendu ce moment. Étant l’un des leaders de ceux qui ont mobilisé les militants et militantes du meeting du 28 septembre, je me sentais dans l’obligation après ce que nos militants et militantes ont enduré, j’ai toujours considéré que c’était de notre devoir de venir devant ce tribunal. D’abord encourager pour qu’il y ait un procès. Parce que les crimes qui ont été commis ce jour étaient des crimes monstrueux (…) L’occasion m’a été donnée, je n’ai pas hésité, malgré toutes les pressions de plusieurs personnes, j’ai tenu à assumer mes responsabilités en venant dire au tribunal ce que je sais en tant que partie civile. Je m’attends à ce qu’eux tous viennent. Notre pays, dans son histoire tumultueuse a connu beaucoup de crimes de masse, mais qui sont restés dans l’oublie. Les gens avaient tendance aussi à ranger les massacres du 28 Septembre dans ce groupe de crimes de masse oubliés. L’omerta sur ces crimes de masse plombe les efforts de réconciliation dans notre pays. Nous aspirons à réconcilier les Guinéens. Ce procès n’est pas dirigé contre une région ou une ethnie. Je souhaite que ce procès serve à réconcilier les Guinéens. »
Avant de regretter la mort d’une de ses militantes, à la suite de ces événements. « Vous savez l’une des conséquences du viol, c’est souvent des grossesses non désirées. C’est aussi la transmission de maladies graves comme le VIH SIDA. Cette militante, je la connais. Elle était très active dans mon parti. Elle a été victime de viol et a été contaminée. Et malheureusement, ça atteint son mari aussi et tous les deux ne sont plus de ce monde. Cela me fait de la peine. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com