Certains, pour ôter à Alpha Condé le droit de se recueillir sur la dépouille de son épouse, et de décider de son itinéraire vers sa tombe, mettent en avant les bisbilles dans leur couple, comme si cela leur était particulier. Il faut cependant rappeler que Djénè Kaba de son vivant, a montré qu’elle tenait à son mari trop occupé c’est vrai à la politique qu’à la vie familiale. « Mais qui aime la rose supporte ses épines », dit-on. Et Djénè Kaba semblait être une fervente adepte de ce dicton. La preuve ?
En novembre 2021, soit deux mois après le coup d’état qui a mis son mari hors du pouvoir, elle était malade, aux soins hors du pays, mais cela ne l’a pas empêchée, avec responsabilité, de se réjouir du transfèrement d’Alpha Condé à son domicile.
« Je remercie tout d’abord le CNRD et le Président de la transition, Chef de l’Etat, Chef suprême des armées, le Colonel Mamadi Doumbouya pour son sens de responsabilités élevées. Ramener mon époux le Professeur Alpha Condé à la maison et assurer sa sécurité en lui garantissant un traitement digne de son rang est un acte qui m’apaise à plus d’un titre, rassure la famille et tout le peuple de Guinée », avait-elle écrit sur sa page Facebook.
Et, Kabinet Komara, ancien premier ministre, proche d’elle, témoigne dans Mediaguinee qu’en juin dernier, « durant mon passage à Paris, elle m’a expliqué avec dignité l’évolution de sa maladie et du traitement qu’elle suivait. Elle m’a aussi fait partager le contenu d’un message de son mari qui lui exprimait son regret de n’avoir pas pu lui consacrer toute l’attention qu’elle était en droit de recevoir de lui. Quelque part, elle en a ressenti un certain soulagement ».
Comme pour dire qu’elle tenait encore à son homme à qui elle ne demandait que de l’attention qui venait d’être faite par un mea-culpa. Ne dit-on d’ailleurs pas que « lorsque les femmes nous aiment, elles nous pardonnent tout, même nos crimes » ?
En un mot ou en mille, laisser Alpha Condé se recueillir sur la dépouille de son épouse et organiser ses funérailles comme il l’entend, serait un grand cadeau qu’on ferait à la défunte qui, jusqu’au bout est restée dans un mariage qu’elle pouvait bien quitter. Ce serait aussi rendre justice à un homme qui, en deux ans, a perdu le pouvoir et son épouse, et a été contraint à l’exil.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com