Le 24 avril 2023, Mofa Sory Dounoh, un célèbre féticheur prédicateur, a publié une vidéo sur les réseaux sociaux prédisant la fin du règne du CNRD dans les 18 à 28 jours suivants. Depuis lors, les autorités guinéennes ont arrêté la famille de Dounoh sur la base de cette prédiction. Mais est-ce une arrestation acceptable et peut-elle être justifiée ? Comment expliquer que nos autorités croient encore à ces pratiques même si elles n’ont pas de fondement scientifique ?
Ces arrestations sont non seulement injustes, mais elles peuvent également conduire à des répercussions négatives pour la société dans son ensemble. Les citoyens peuvent perdre confiance dans le système juridique, et les droits de l’homme peuvent être bafoués. En effet, ces arrestations sont souvent liées à des croyances et des traditions anciennes qui ne sont pas fondées sur des preuves factuelles solides. Pour garantir le bien-être de tous les citoyens d’un pays, les décisions politiques doivent être basées sur des données factuelles et des preuves scientifiques.
Le respect des droits de tous les citoyens est essentiel pour assurer une justice équitable et une stabilité dans une société. Cela implique que les actions légales doivent être basées sur des preuves factuelles solides plutôt que sur des pratiques non prouvées telles que la sorcellerie et la divination. Les pratiques de la sorcellerie et de la divination ne doivent pas être utilisées pour justifier des arrestations ou des poursuites, car cela peut conduire à des abus et à des violations des droits de l’homme.
Les arrestations doivent être menées conformément aux lois et aux normes internationales en matière de droits de l’homme. Les autorités guinéennes devraient libérer immédiatement la famille de Mofa Sory Dounoh et garantir que les droits de l’homme soient respectés dans toute procédure judiciaire future.
Les prédictions de la sorcellerie et de la divination ne devraient pas être utilisées pour justifier des arrestations ou des poursuites. Les actions légales doivent être basées sur des preuves factuelles solides et les droits de tous les citoyens doivent être respectés pour garantir une société juste et stable. Nous devons nous interroger sur la persistance de ces pratiques non prouvées dans notre société et sur leur utilisation par les autorités pour justifier des actes injustes. Les médias, la société civile et les leaders d’opinion doivent jouer un rôle important pour sensibiliser le public à ce sujet et encourager les autorités à respecter les droits de l’homme et les normes internationales en matière de justice.
Toutefois, dans son discours de prise de pouvoir, le colonel Mamadi Doumbouya avait assuré qu’il n’y aurait aucun esprit de haine ni de chasse aux sorcières sous son régime, déclarant que « la justice sera la boussole qui orientera chaque citoyen guinéen ». Il est regrettable de constater que l’arrestation de la famille de Mofa Sory Dounoh, basée sur une prédiction de sorcellerie, va à l’encontre de cet engagement. Cette arrestation, qui manque de preuves factuelles solides, souligne la nécessité de respecter les droits de l’homme et de garantir une justice équitable dans toute procédure judiciaire. Les autorités guinéennes devraient suivre les normes internationales en matière de droits de l’homme et garantir que les accusations criminelles soient basées sur des preuves tangibles et des procédures judiciaires équitables. Cela inclut le droit à un procès juste et impartial, ainsi que la présomption d’innocence jusqu’à ce que la culpabilité soit prouvée au-delà de tout doute raisonnable. En outre, les personnes arrêtées doivent être traitées humainement, sans subir de torture ou de mauvais traitements, conformément aux normes internationales en matière de droits de l’homme.
Devons-nous continuer à tolérer les pratiques non prouvées de la sorcellerie et de la divination dans nos sociétés, en particulier lorsqu’elles sont utilisées pour justifier des arrestations et des poursuites ? Ou devons-nous nous engager à respecter les droits de l’homme et à garantir une justice équitable pour tous, en nous appuyant sur des preuves factuelles solides plutôt que sur des croyances et des traditions ancestrales ?
Ousmane Boh KABA