Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et Billlo Bah sont sortis de prison dans la soirée de ce mercredi. Me Salifou Béavogui l’un de leurs avocats, en visite chez ses clients ce jeudi s’est exprimé sur ces libérations qui font parler d’elles.
À en croire Me Béa, la procédure de libération est aussi irrégulière que l’arrestation de ses clients. « On se réjouit quand même qu’ils soient en liberté. Mais nous condamnons avec la dernière énergie la procédure qui a été utilisée pour leurs libérations. Dès lors que cette libération est irrégulière. Tout porte à croire que la justice n’a servi que de tremplin. Ils étaient censés être à la disposition de la justice, écroués à la Maison centrale de Conakry, mais le dossier était traité ailleurs (…) Nous avons finalement compris que c’est la pression, les interventions ou que c’est le pouvoir qui a finalement décidé de les libérer comme il les avaient arrêtés. Hier, la cour suprême a rejeté le pourvoi dilatoire qui a été introduit par le parquet général. À la suite de ce pourvoi, on devait se retrouver ce matin ou dans les jours à venir au tribunal de première instance de Dixinn pour que la justice nous dise pourquoi ils ont été privés de leurs libertés ; pour qu’on se défende et qu’elle décide en toute souveraineté » a expliqué Me Salifou Beavogui.
Et de poursuivre : « hier, on les a forcés de quitter la prison contre leur gré, contre nous mêmes notre gré et sans condition. Sur la base d’un simple ordre de mise en liberté du parquet général qui n’est pas en soi une décision de justice. Nous ne pouvons pas être d’accord. La loi a été violée. »
Avant d’affirmer qu’on veut contraindre son client à l’exil. À cet effet, il a appelé à la cessation des séries d’arrestations dont les activistes de la société civile sont victimes dans le pays.
« Monsieur Sylla qui est assis, je pense qu’il est à sa cinquième arrestation du genre. Il est martyrisé, il est traumatisé. On veut le pousser à l’exil comme l’a été le cas de Koundouno et de Abdoulaye Oumou Sow. On le prive de sa liberté quand on le veut et on le libère quand on le veut. Il faut qu’on cesse. En le mettant en prison, c’est la démocratie on emprisonne (…) Je suis vraiment révolté. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com