Moussa Keita, directeur général de l’ancienne Sotelgui a témoigné ce mercredi, devant la chambre de contrôle de la CRIEF dans l’affaire impliquant, Oyé Guilavogui, ancien Ministre de l’environnement.
Le juge Alhassane Mabinty Camara a tout d’abord rejeté la demande de mise en liberté provisoire sollicité par Me Salifou Béavogui, avocat de Oyé Guilavogui.
À la barre, l’ancien patron de la Sotelgui, M. KEITA a expliqué la genèse de l’obtention des 50 millions $, exhibé plusieurs documents administratifs et la chute de ladite société.
Il a estimé qu’à l’obtention du prêt, lui et ses travailleurs ont été mis dehors par les actes du Ministre Oyé : « parce que cette somme d’argent ne devait pas nous trouver là ». Avant d’ajouter que finalement la société Huawei traitait directement avec le Ministre Oyé Guilavogui, qui s’était substitué à eux en mettant en place un comité de gestion et médiation le 12 mars 2012.
Il a également signalé que la Sotelgui s’est arrêtée le 7 août 2012 à 06h 42 et qu’à ce moment, L’Etat devait 57 milliards.
Il a expliqué également que si on lui rapprochait une mauvaise gestion, on aurait dû le soumettre à une enquête au lieu de mettre en place un comité de gestion.
À la question de savoir comment le paiement se passait ? Il a dit que : « c’est Exim Bank qui paye Huawei. Parce que c’est Huawei qui est le fournisseur. »
Et sur l’effectivité de la fourniture des équipements par Huawei, il a fait savoir que les : « équipements fournis ou pas, je ne sais pas. On m’avait déjà poussé au dehors moi et mes travailleurs. »
Questionné sur la somme que Oyé a pu avoir sur les 50 millions $, en se substituant à la direction de la Sotelgui, il a fait savoir qu’ : « on ne cherche pas à être directeur des projets pour regarder le plafond. Donc, c’est à lui on rend compte. Il autorise. Donc, je ne peux ni l’affirmer ni l’infirmer. »
Quand le président lui a demandé ce qu’il gagnait à être à la tête du projet, il a répondu qu’il attendait obtenir « la réalisation du projet ».
Avant que le juge ne renvoie l’affaire, Me Salifou Beavogui a sollicité une nouvelle fois la remise en liberté de son client.
Le parquet s’y est énergiquement opposé suivi par la partie civile, dont l’avocat a demandé à la cour que si elle devait accepter cette demande, de l’assortir au paiement de 100 milliards de francs guinéens.
Le juge a renvoyé l’affaire au 7 juin 2023 pour décider de la mise en liberté ou pas de Oyé Guilavogui et la suite de la déposition des témoins.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com