Censure

Guinée/ Les rapatriés de Tunisie sont mécontents

Pour réclamer leur reinsertion promise par le gouvernement à leur retour de la Tunisie, l’association des Guinéens victimes de racisme et de xénophobie en Tunisie était devant le ministère des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger ce mercredi pour se faire entendre.

« S’ils (les gouvernants) ne nous aident pas, qu’ils nous renvoient où ils nous ont pris. Si tu es chez toi et que tu ne travailles pas où tu ne peux pas avoir le transport, donc c’est préférable d’aller chez les autres où tu peux avoir le transport et à manger. C’est mieux que de rester chez soi. S’il ne nous aide pas je compte bien aller ailleurs » nous a confié Aly Kourouma, l’un des rapatriés.

Quant à Foromo Onivogui, représentant de l’association des Guinéens victimes de racisme et de xénophobie en Tunisie, a expliqué le contexte de leur présence : « nous sommes là pour réclamer nos droits et chercher à avoir plus d’informations sur l’avancée de notre situation. Parce que, le gouvernement nous avait promis une réintégration et voici aujourd’hui ça fait plus de 90 jours, il n’y a toujours pas de résultats. Nous avons déposé une lettre auprès du ministère, mais il n’y a toujours rien. On nous avait promis une réintégration socioprofessionnelle, mais jusqu’à présent, on ne voit rien. Ils avaient promis de nous aider. On exige rien, mais au moins qu’ils fassent quelque chose. Mais c’est regrettable qu’on ait rien de concret jusque-là. »

Avant de préciser : « on a entendu des rumeurs, mais on ne se fie pas à cela. Ce n’est pas de l’argent que nous demandons, on demande une réintégration. Notre situation nous affecte beaucoup. Tout le monde a laissé quelque chose en Tunisie. Nous avons donc besoin de l’aide du gouvernement » a-t-il fait savoir.

Avant de dire que la situation des 400 personnes qui composent son association est très précaire. « Notre situation est vraiment pire aujourd’hui. Nous vivons au dépend de nos familles. Je suis personnellement, un poids pour ma famille. J’ai une femme et deux enfants, mais je ne travaille pas. Je ne connais pas la situation des autres, mais ce que je peux vous dire, c’est que c’est vraiment la pire des situations nous sommes en train de vivre. Je veux maintenant rester dans mon pays. Ce que j’ai subi à l’étranger, je ne veux plus jamais revivre ça. Je compte rester ici et je compte sur l’aide du gouvernement pour nous réintégrer. »

Une rencontre qui ne s’est pas selon des sources bien déroulée a eu lieu entre le Ministre Morisanda Kouyaté et ces jeunes. Celui-ci leurs a rappelé les efforts consentis pour leur retour au pays et souligné que son département en collaboration avec d’autres ministères et partenaires techniques et financiers sont à pieds d’œuvre pour assurer leur reinsertion tant demandé.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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