Marcel dit avoir été au stade, parce que son chef Toumba et Dadis y étaient partis. Il fallait qu’il y soit pour honorer leur ‘‘pacte’’ qui consiste à se tenir. Avant de poursuivre : « Arrivé à 80 m de la grande entrée du stade, car pour moi le président était déjà là et tout allait bien. J’ai fermé hermétiquement la voiture. J’ai vu des pick-ups blancs et d’autres en camouflage. J’ai reconnu le capitaine Makambo par sa petite hache. Il était masqué. C’était la seule personne qui marchait avec la petite hache. Il entrait en courant avec ses hommes. Avant d’arriver, j’ai entendu des tirs. (…) J’ai vu Beugré avec quelques hommes entrer au stade avec une allure dégagée. Mon inquiétude, je croyais que c’était le président Dadis qui était attaqué parce qu’il disait qu’il y allait. Moi en tant que garde du corps, je suis rentré directement et me suis mêlé à la danse. »
« La première personne que j’ai reconnue, c’était Toumba, qui était en train de donner des coups durs aux bérets rouges. Je me suis mis dans la danse. Les leaders étaient là étonnés et d’autres leur donnaient des coups. Il y avait un béret rouge avec sa matraque. Lorsqu’il a frappé monsieur Sidya Touré, j’ai voulu la lui retirer. Mais il a esquivé. C’est lorsqu’il a donné un coup à Louceny Fall, que j’ai pu le terrasser. C’était un combat. Le commandant Toumba par erreur m’a donné un coup. En disant Marcel c’est quoi ça ? Monsieur Toumba n’a pas fait 10 minutes au stade et je ne suis pas sorti en même temps que lui. Si c’est monsieur Toumba qui dirigeait ces bérets rouges, il n’allait pas leur donner des coups. Si c’était moi qui commandais ces bérets rouges, commandant Toumba n’allait pas sortir avec les leaders quelle que soit sa force », a-t-il poursuivi.
Selon Marcel, « quand Toumba est parti, je me suis senti seul. J’ai regardé du côté des gradins et j’ai vu des gens habillés en ‘Chelsea’, d’autres avaient des cauris, ils maltraitaient des citoyens. Je suis allé vers eux pour leurs dire qui vous a envoyé ici et pourquoi vous agissez. Il y en a qui ont braqué une arme sur moi de marque PMAK. Avant que je ne finisse de parler, ils ont vidé leurs chargeurs sur moi. C’est lorsqu’ils ont compris que la balle ne m’atteint pas qu’ils ont pris la distance et cela a permis aux citoyens de s’enfuir. Je ne connais pas leur sort après’’.
Cependant, « je n’ai reconnu aucun de ces bérets rouges. Parce que nous on ne partait pas à Kaleah », a-t-il précisé.
Ensuite, « c’est à la sortie à la porte que j’ai vu Tiegboro qui criait. Tant que le président Dadis est avec Tiegboro, il n’aura jamais de bons conseils. Quand Tiegboro dit qu’il m’a vu de loin, c’est vrai ».
« Ma décision c’était d’arrêter Thiégboro, révèle-t-il. C’était mon fort étonnement que j’ai vu la Jeep de commandant de Toumba qui n’était même pas descendu de sa voiture devant la clinique Ambroise. J’ai attaqué directement Tiegboro, en lui disant que tu vois ce que vous avez préparé. Vous avez trahi le président Dadis. Mais ce n’est pas toi c’est Dadis. Quand les hommes de Tiegboro ont braqué l’arme sur moi, j’avais une grenade dans la poche. Je l’ai sortie. Les leaders étaient dans la voiture, ils ne pouvaient rien comprendre. Toumba est sorti de sa voiture, il m’a demandé ce que je fais. Je lui ai expliqué, en lui disant qu’il m’a laissé au stade, qu’il y avait des infiltrés, que si tu les laisses à la clinique, ce n’est pas bon. Il a compris. Il a pris sa jeep et a fait un départ américain. Je l’ai suivi jusqu’à la gendarmerie, où il a confié les leaders. J’ai garé ma voiture en position de départ. Et dès qu’il est sorti, je l’ai encore suivi », a déclaré Marcel.
Pour tout dire, « le commandant Sidiki Diakité (Toumba, ndlr) et moi n’avons pas fait 15 minutes au stade. On a été associé à rien ».
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com