La société Bel Air Mining (Alufer) est au cœur d’un conflit avec le ministère des mines et de la géologie, suite au chavirement d’une barge dans la mer le samedi 10 Juin 2023. Selon nos sources, l’entreprise pourrait payer une amende record…
D’après nos sources, le montant exigé dans la lettre transmise par le ministère guinéen de mines est d’environ 7 millions de dollars USD (Ndlr : 60 milliards 215 millions de francs guinéens)…
Un haut responsable du ministère de mines et de la géologie a confirmé l’information concernant ce montant réclamé à l’entreprise coupable, à ses yeux, d’avoir tenté de « dissimuler » l’accident aux autorités guinéennes.
Cette amende jamais infligée à une entreprise minière aurait été décidée au moment où, selon certaines informations, une première proposition d’amende d’environ 1,7 millions USD, aurait été faite suite à l’incident. « Cette information disant qu’une proposition de ce genre (Ndlr : les 1,7 millions USD) a été faite n’est pas exacte », a soutenu un haut responsable du ministère des mines.
Toujours d’après nos sources, Bel-Air Mining est par ailleurs sous la pression de son armateur dont les navires ont mouillé plus longtemps que prévu au large, occasionnant des surcoûts.
Après quelques jours de retard, on parle même d’un montant d’environ 2 millions USD de « surestaries »…
« Cette situation persiste alors qu’une équipe de plongeurs a effectué une mission pour vérifier l’état des barges de la compagnie. Cette entreprise qui est en pleine phase de redressement, je me demande comment elle va faire avec tous ces problèmes », a déclaré une nos sources.
Joint par un journaliste de guinee7.com, un haut responsable du ministère des mines a expliqué que l’amende infligée à Bel Air Mining est « tout à fait légale », affirmant également que ce montant a été arrêté sur la base des dispositions du Code guinéen de l’environnement, du Code minier et des pertes subies par l’Etat – propriétaire de 15% des actions de la compagnie fautive – dans le chavirement de la barge qui contenait plus de 7000 tonnes de bauxite.
« La loi prévoit une amende entre 10 (environ 1,15 millions USD) à 100 milliards GNF (environ 11,5 millions USD). Nous avons décidé de prendre un peu plus de la moitié. Certains avaient proposé jusqu’à 100 milliards GNF (d’amende) », a déclaré cette source.
Selon elle, il y a eu « malice » dans la démarche de Bel Air Mining qui n’aurait pas fait la déclaration du sinistre conformément aux dispositions légales.
Il y a quelques jours, une mission du ministère des mines et de la géologie s’est rendue à Boffa pour visiter l’exploitation de Bel Air Mining et faire son propre constat.
Selon nos sources, sur les 4 barges dont dispose la société, seuls 2 étaient en état de fonctionner normalement.
Bel-Air Mining appartient à la compagnie Alufer, qui est essentiellement contrôlée par des intérêts britanniques et dont l’objectif initialement affiché était d’exporter de 5 millions de tonnes de bauxite par an.
En Mars 2021, avec la fluctuation des prix de la bauxite et les difficultés d’amortissement des énormes charges opérationnelles (Ndlr : officiellement les partenaires d’Alufer auraient investi plus de 200 millions de dollars USD dans la mise en place des infrastructures), la société s’est retrouvée croulant sous les dettes, estimées entre 50 à 70 millions USD, ce qui a obligé les créanciers de la compagnie à reprendre la gestion de la société…
Un expert minier déplore le fait qu’une affaire de « pollution à la bauxite » puisse mettre en péril les activités d’une entreprise minière obligée d’opérer pour redresser sa situation.
Selon une source proche du dossier, Bel Air Mining serait dans l’attente d’une quinzaine de barges commandées à l’extérieur pour reprendre de plus belle ses activités, si le ministre Magassouba accepte de lever la mesure de suspension…
Pour le moment, l’entreprise n’a pas communiqué dans la presse autour de cette histoire d’amende qui pourrait affecter gravement la pérennité de ses activités…
Avec Westaf Mining