Les mots m’ont permis de résister et de survivre quand ma seule envie était d’en finir sous le poids de la peine, de la mélancolie et de la lassitude. Comme ce titre de livre : « La fatigue d’être soi ».
Grâce aux mots je suis revenu à la vie quand ma seule envie était de dire stop à toute cette bêtise ambiante, la bêtise humaine qui m’entourait. Ces mots puisés dans les poèmes, dans mes amis les livres ; des mots venus des tréfonds d’une plume, qui attendaient mes caresses aux creux des pages, pour prendre vie et me redonner le goût de vivre, de revivre.
Tomber sept (7) fois et se relever huit (8) fois, ces mots des livres ont su me permettre de mieux comprendre mon mal de vivre et la joie étouffée par de la retenue, pour ne pas bousculer les conventions et les hypocrisies humaines ; sachant néanmoins que sans une petite dose d’hypocrisie aucune vie en société n’est possible, sauf pour les misanthropes comme Schopenhauer.
Plus les mots envahissaient mes nuits et les interstices des plis de mon âme, plus j’étais lavé des éclaboussures de la puanteur du monde et des odeurs nauséeuses de la bêtise des Hommes.
Depuis la découverte ou la redécouverte de certains vieux amis les livres, j’ai logé l’enfant blessé entre les pages d’un livre rangé sur l’étagère d’une bibliothèque, un secret bien caché et bien gardé. Telle une violette longtemps compressée par deux pages, j’ai séché toutes mes larmes sans faire couler une seule goutte d’encre. Depuis, je ne cesse de titiller les mots pour tenter de me souvenir de l’enfant que j’ai été, de l’adulte que je suis et le monstre froid derrière sa carapace que je suis devenu.
A date, j’observe la bêtise des Hommes, elle m’agace parfois mais en réalité elle m’indiffère car j’ai compris les mots de Michel Audiard quand il disait : « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait. »
Un autre disait : « Il y a trop de cons sur terre, il faut s’y faire. »
Stéphane KABA
Conakry, le 15 juillet 2023