Ce 15 août, à Conakry et dans beaucoup d’autres localités de la Guinée, il pleut des cordes. C’est comme il y a quelques jours. Et il en sera ainsi pour les jours à venir selon des spécialistes. Le hic ? Ces derniers temps les pluies font assez de victimes dans notre pays. Il faut donc craindre le pire, parce qu’aucune mesure à part les ‘‘salutations’’ filmées et largement diffusées dans les familles des victimes n’est prise par les autorités pour nous mettre à l’abri. Comment en est-on arrivé là ?
Malgré les espoirs suscités chez certains Guinéens par l’arrivée au pouvoir des militaires du CNRD, la situation de l’assainissement à Conakry reste préoccupante. Les caniveaux non curés, les travaux de voirie mal exécutés et l’absence d’initiatives significatives dans les quartiers défavorisés contribuent à l’aggravation des inondations qui ont déjà coûté la vie à de nombreuses personnes.
De nombreux habitants de Conakry et de l’hinterland dénoncent aujourd’hui l’inaction et le manque de vision du gouvernement CNRD dans le domaine vital des infrastructures et de l’assainissement. Quand à Siguiri, un citoyen trouve comme cause des inondations, le manque de curage du principal fleuve qui traverse la ville, ailleurs à Conakry, par exemple, certains pointent du doigt, la mauvaise exécution des travaux de voirie. ‘‘Ils ont relié trois grands caniveaux vers notre secteur. Dès qu’il pleut, toutes les eaux s’orientent vers chez nous et nous inondent’’, se plaint un habitant de la commune de Matoto. Autant dire que la qualité médiocre des travaux de voirie est questionnée.
Le manque d’efforts pour entretenir les caniveaux est criard. Les voies d’évacuation des eaux pluviales sont souvent obstruées par des déchets ; cet état de fait déverse sur la chaussée une importante quantité d’eau faisant de celle-là de grosses piscines olympiques où se noient facilement des automobilistes et des piétons intrépides.
Que dire des zones en situation de vulnérabilité ? Dans le grand Conakry, le peu de couloirs bétonnés, exposé fièrement, mène le plus souvent chez un ponte du CNRD. Encore que ces routes nouvellement réhabilitées présentent des signes de dégradation prématurée…Sinon le manque d’attention porté aux quartiers défavorisés est également un sujet de mécontentement. Au lieu de mettre en place de nouvelles infrastructures et d’améliorer les conditions de vie dans ces zones vulnérables, les autorités de la Transition se concentrent davantage sur la finalisation des projets entamés par leur prédécesseur, dans l’espoir de revendiquer la paternité de ces réalisations…Pourquoi ? That is the question.
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com