Revoilà des nouvelles sur le mégaprojet Simandou ! Un communiqué daté du 10 Août 2023, donne une nouvelle impulsion au projet quasiment « bloqué » depuis les décisions d’arrêt des travaux (en mars puis de juillet 2022) prises par la junte militaire au pouvoir en Guinée.
Selon un expert, le communiqué met l’accent sur le contenu local, ce qui pourrait laisser penser que cette dimension n’était pas prise en compte dans les accords précédemment signés.
« Les quotas de contenu local étaient plus élevés dans les premiers accords avec Winning Consortium Simandou (WCS) – Ndlr : sous le régime d’Alpha Condé – que même dans le Code minier », fait remarquer notre source.
D’après elle, ce qui pourrait être ajouté dans la nouvelle donne peut être lié aux « mécanismes de mise en œuvre » (du contenu local).
Toujours d’après notre expert, une autre remarque pourrait être faite au sujet de la dimension et de l’utilisation des infrastructures du Simandou.
« Les deux conventions signées en 2019 avec WCS prévoyaient déjà le volet de la mutualisation du chemin de fer (multi-usage et multi-usagers) », souligne notre source.
Après la publication du communiqué de presse, WCS, dans les faits, va pouvoir continuer sur les bases des travaux qu’il a déjà entrepris depuis fin 2019-début 2020, étant donné que les différents chantiers ont été concrètement lancés (ouverture de tunnels pour le chemin de fer, début de construction du port en eau profonde de Moribayah, etc.) sur fonds propres.
Selon nos sources, les montants investis par WCS dans le cadre de l’exploitation des blocs 1 et 2 qui lui ont été attribués, ont dépassé 1 milliard de dollars USD.
A ce propos d’ailleurs, il serait question que l’autre partenaire, Rio Tinto Simfer, débloque la moitié des sommes déjà investies (environ 500 millions USD) pour relancer les travaux.
Un des changements dans le projet est bien entendu lié à l’entrée de Baowu Steel qui était déjà « actionnaire dans le consortium chinois de Simfer depuis 2009 », fait remarquer notre expert.
« Tout ce qui pourrait changer fondamentalement, c’est leur prise de responsabilité dans l’orientation et la cadence du projet puisque Baowu (Ndlr : une des entreprises majeures dans le secteur de l’acier) est aussi aujourd’hui l’un des partenaires essentiels de WCS », affirme notre expert.
L’un des « points obscurs » du communiqué est qu’il indique que « Les partenaires du projet travaillent d’arrache-pied à la finalisation des arrangements de la coentreprise, et à obtenir les approbations réglementaires, y compris l’approbation de l’autorité de la concurrence et les autorisations d’investissement chinoises. Les accords clés signés aujourd’hui doivent être ratifiés par le Gouvernement de Guinée ».
Selon notre expert, le fait que tous les documents ne soient pas prêts est « inquiétant ».
« Ce dernier paragraphe est très inquiétant. Cela veut dire que les documents permettant l’investissement ne sont pas prêts et que les engagements (autorisation de financement) ne sont pas obtenus. Combien de temps cela prendra ? Difficile de le dire », affirme notre source.
Cela est d’autant plus flou, que la question pourrait se poser en cas de feu vert obtenu dans une période de transition, sans l’aval d’un parlement élu.
Toutefois, le communiqué indique une avancée qui pourrait s’avérer importante : le principe du co-développement du projet semble obtenu et acté, même si seuls les faits vont permettre d’apprécier concrètement comment le projet pourra avancer dans son nouveau cadre imposé par la junte militaire.
Avec Westaf Mining