Une rencontre entre les principales structures syndicales du pays et les représentations nationales et régionales des enseignants contractuels s’est déroulée à la bourse du travail à Conakry ce mercredi. La question des enseignants contractuels a été un des sujets phares de la réunion.
En prenant la parole, M. Barry coordinateur de la commission de négociation a invité les contractuels à rester sereins et unis dans leur combat. « Vous avez fourni beaucoup d’efforts pour sauver aujourd’hui l’éducation guinéenne. Ce que nous vous demandons, c’est que vous soyez unis pour qu’on puisse vous aider… Nous avons trouvé une solution tout à l’heure à la sortie de cette réunion. L’intérieur du pays, il y a 18 741 enseignants contractuels. La coordination nationale va nous fournir la liste-là au plus tard, demain matin, à 8 heures. Pour Conakry, parce qu’aujourd’hui, il faut le reconnaître, en matière de syndicalisme, il y a quelque chose qu’il ne faut pas occulter. La légitimité est importante. Il y a aujourd’hui un groupe de travailleurs aussi qui sont en train d’identifier ceux de Conakry. On leur a demandé de nous fournir leur liste. Parallèlement, on a demandé à la coordination nationale de nous fournir la liste de Conakry. Et quand ça va finir, on va faire le cloisonnement pour qu’on ait une liste unique. Donc, chers camarades enseignants, rassurez vous. »
À sa suite, Aboubacar Soumah du SLECG a démenti les rumeurs sur des mésententes dans les rangs des enseignants contractuels. « Nous, nous ne pouvons pas dire qu’il n’y a pas d’entente entre les contractuels. Nous avons été surpris d’entendre à travers les réseaux sociaux, à travers les radios, qu’il y a une division au sein des contractuels. Mais nous, en tant que syndicalistes, nous sommes parvenus à les mettre ensemble. Puisque l’objectif est commun, Toutes les parties, luttent pour le recrutement des enseignants contractuels à la fonction publique » a-t-il affirmé.
Avant de détailler les mesures prises pour régler une fois pour toute le problème de recrutement de ces derniers à la fonction publique. « Le problème est que la liste qui nous avait été présentée par le gouvernement, nous avons dit qu’il fallait qu’on vienne prendre contact avec les contractuels pour que nous puissions leur expliquer, savoir si cette liste-là est fiable. Après avoir vérifié, ils nous ont dit effectivement que cette liste-là prend en compte tous les anciens contractuels qui sont à l’intérieur du pays. Donc il reste maintenant à ajouter à cette liste de 18.628, ceux de Conakry, faire une soustraction aussi de ceux-là qui lors de la paye, etaient absents, qui étaient pourtant pris en compte dans ces 18.625. D’autres se sont retrouvés à la paye, qui sont en situation de classe, mais qui ne se trouvent pas sur la liste de ces 18.628. Donc on va essayer de rajouter ceux-là qui sont en situation de classe et qui ne se retrouvent pas sur cette liste de 18.628, et puis ajouter ceux de Conakry. Ce qui va constituer maintenant la liste unique, qui va être présentée demain ou après- demain sur la table de négociation. »
Enseignant contractuel et représentant de la coordination régionale de Boké, Abdourahim Sow, est apparemment satisfait des conclusions issues de la réunion. « Ç’a fait des tiraillements, mais au finish, on a pu quand même s’entendre… sur les différentes listes à proposer. Par rapport à la liste unique, il reste clair, il ne faut pas qu’il y ait un omis des enseignants contractuels qui a pourtant travaillé durant des années. »
Cependant, il a exprimé quelques exigences. « Même moi, en tant que représentant de la région de Boké par la voix de mon coordinateur Soumah, j’ai dit que si on a été laissé dans les classes pendant au moins 8 ans, pour certains, 10 ans, pour d’autres, il ne faut pas qu’on nous dise de faire ici un concours, soi disant d’évaluation en classe, parce qu’on a été inspecté pendant tous ces 8 ans, on tient des classes de la terminale de la 10e. L’année surpassée, on a vu les résultats, lorsque les enseignants contractuels sont partis en grève. L’année-là, comme on a travaillé avec force, on a vu encore les résultats. Donc je pense bien, s’il s’agit de dire encore à ces enseignants contractuels de faire une évaluation, ou bien un concours, il devrait pendant 8 ans faire revenir tous ceux qui ont eu le bac, pour refaire encore le bac, parce que ce sont des élèves qui ont été formés par ces enseignants contractuels. Je pense bien qu’il faut juste passer par une vérification des diplômes pour ne pas encore prendre tout le monde à la fonction publique. »
Enfin, il a pointé du doigt les conséquences de leur non rémunération. » A la table même, on a appris qu’il ya une dame à Kindia, enseignante contractuelle qui a perdu la vie en donnant naissance par manque de moyens. Tout ça, c’est parce que le gouvernement n’a pas accepté de payer les arrièrés, la prise en charge de ces enseignants contractuels. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com