Censure

Le gouvernement réfléchit à faire payer nos routes

Le CNRD pense à mettre en place le système de péage sur nos routes. Mais nos routes ne sont-elles pas trop restreintes ?  ‘‘Attention, les routes en Guinée ne sont pas petites. La route standard, une voie, c’est trois mètres de long. Ça indique une voie en aller-retour, une route en deux voies, c’est 7 mètres la largeur. Vous prenez n’importe quelle route de la Guinée ou des États-Unis, le standard, c’est 7 mètres. Maintenant, quand vous mettez deux routes de 7 mètres, vous faites une autoroute. Quand vous faites trois routes de 7 mètres, juste à poser, vous faites une plus grande autoroute, etc. Ce n’est pas parce que la route est étroite, elle n’est pas étroite parce qu’un véhicule, c’est 2 mètres 50, 2 mètres 70, la largeur d’un véhicule, donc quel qu’il soit. Donc les routes ne sont pas petites, sauf que ce ne sont pas des autoroutes’’, a répondu le ministre porte-parole du gouvernement lors de son compte rendu du Conseil des ministres du jeudi 7 septembre.

Il a reconnu que dans ‘‘beaucoup de pays, les péages sont sur des autoroutes. Effectivement, la réflexion que le ministre a engagée aujourd’hui, c’est de dire, les routes sur lesquelles nous voulons investir, est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux les passer en PPP (Partenariat public privé, ndlr) avec des routes plus grandes et les confier à des sociétés pour les exploiter et introduire le système de péage. Ça, c’est un des volets. Le second volet, c’est de dire que chaque camion a un poids à charge autorisé. Il faut faire en sorte de contraindre les propriétaires de camions, les transporteurs de marchandises, de respecter les poids définis par les constructeurs pour faire en sorte que quand ils vont sur la chaussée, dans certains endroits, quand vous voyez la chaussée, à cause des poids très élevés des camions, on a l’impression que le goudron se dérobe. D’ailleurs, si vous montez sur Sonfonia entre la T7 et la T8, sur un endroit, vous avez vraiment des crevasses. Ce n’est pas des trous, mais le goudron s’est déplacé parce qu’il y a des camions très lourdement chargés qui viennent emprunter ces voies’’, a fait savoir Ousmane Gaoual Diallo.

Pour lui, ‘‘Il faut donc limiter ça. Il y a des systèmes de péage. Ce n’est pas nouveau parce que vers Manéah, vous avez déjà un péage là-bas, mais il faut le rendre systématique quand vous circulez pour que, pas seulement à Manéah, mais partout qu’on puisse contrôler la charge des camions pour les autoriser à passer. Dans certains pays, lorsque la charge dépasse, vous déversez la marchandise sur place pour continuer. Ça donne l’objet aussi à des pénalités. C’est important de faire ça parce que c’est ce qui permet de rendre les routes plus durables. Maintenant, ça pose une question. Lorsqu’on fait des routes à péage, est-ce qu’on crée des voies alternatives pour les populations qui ne veulent pas payer mais qui sont prêtes à supporter les difficultés du transport et de la route pour continuer leur voie ? Je pense qu’il faut essayer de voir ça. Mais le péage permet aussi d’offrir aux populations des routes mieux entretenues, plus larges, plus sécurisées, où on peut aller encore plus vite. Mais il faut peut-être réfléchir aux solutions alternatives. Mais c’est un principe qui mérite d’être discuté aujourd’hui parce que dans la sous-région, quasiment tous les moyens d’accès, quand vous quittez Conakry pour aller à Freetown, quand vous passez la frontière, vous n’avez plus le choix. Vous payez jusqu’à Freetown, mais vous n’avez pas le choix de passer des pays où vous n’avez pas payé. Et toutes les voies que vous allez emprunter sont des routes payantes. Donc nous allons travailler dans ce sens-là », a-t-il fait savoir.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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