Johann Schmonsees, porte-parole de langue française du département d’État américain et directeur du Centre médiatique régional pour l’Afrique, est actuellement à New-York à l’Assemblée générale des Nations Unies. Dans une interview qu’il a accordée à www.guinee7.com et Ndimba radio 100.1 FM, il a abordé les questions liées à l’Assemblée générale des Nations-Unies, au partenariat USA/Afrique, à l’immigration clandestine aux USA…
Vous êtes actuellement á New-York pour l’Assemblée générale des Nations-Unies, dites-nous quels sont les sujets que vous comptez défendre á cette Assemblée générale ?
Pour les États-Unis, les premières priorités ou les trois objectifs principaux sont d’approfondir les partenariats des États-Unis pour faire face aux défis communs à l’échelle mondiale. Deux, pour renforcer les principes établis dans la Charte des Nations-Unies, y compris l’intégrité territoriale des pays membres. Et un troisième objectif, c’est de promouvoir une réforme des institutions internationales pour faire face aux défis du XXIe siècle. Voici les trois grands objectifs des États-Unis à l’Assemblée générale.
Ce n’est pas la responsabilité des États-Unis d’organiser l’Assemblée générale de l’ONU
Pensez-vous normal que les chefs d’Etat venus au pouvoir par la force soient invités á la tribune de l’ONU ?
Bon, c’est peut-être une question pour l’ONU parce que les États-Unis sont un pays membre, mais ce n’est pas la responsabilité des États-Unis pour organiser l’Assemblée générale. Mais il est vrai que nous valorisons l’Assemblée générale comme forum pour que tous les pays membres puissent parler de leurs priorités et de leur vision pour l’avenir.
Et il y a bien sûr une bonne représentation des chefs d’État de cette année, mais il y en a qui ne sont pas venus aussi. Et ça, c’est le choix de leurs pays et c’est en coordination avec les Nations-Unies.
La société américaine de développement international a mobilisé plus de 61 milliards de dollars en capital privé
Comment qualifiez-vous la nature des relations entre les USA et l’Afrique ?
Les États-Unis comptent établir un partenariat gagnant-gagnant, bien sûr. Et c’est pour ça que nous voyons dans le continent africain la possibilité d’une croissance économique supérieure à celle d’aujourd’hui. Et l’Afrique va jouer bientôt, bien sûr, un rôle clé pour établir un avenir plus prometteur au point de vue de l’énergie propre, de renforcement de la bonne gouvernance et l’adaptation au changement climatique, etc. Un exemple, c’est peut-être le fait que je crois que vous êtes au courant que les États-Unis sont le plus grand fournisseur bilatéral d’aide au développement. Et il y a des sommes importantes auxquelles on a dédié des sommes importantes pour le développement. Mais il y a aussi une initiative chez nous, aux États-Unis, de mobiliser de l’investissement privé aussi. Et c’est pour ça que, par exemple, la société américaine de développement international, qui a mobilisé plus de 61 milliards de dollars en capital privé depuis l’adoption de ses objectifs de développement durable récent. Et ça, c’est un exemple de nos efforts pour établir une relation basée sur le principe gagnant-gagnant, mais aussi pour élargir la relation, pour comprendre le secteur privé et gouvernemental.
Les États-Unis ne cherchent pas à forcer les pays africains à choisir un côté ou un autre
Le marché africain est dominé par la Russie (Sécurité), la Chine (Infrastructures) et l’Inde (Agriculture), qu’est-ce que l’Amérique propose de mieux ?
Ce que l’Amérique propose, c’est une relation basée sur le respect, sur la souveraineté, sur des principes qui sont en conformité avec la Charte des Nations unies, un vrai partenariat. Les États-Unis ne cherchent pas à forcer les pays africains à choisir un côté ou un autre. Tous les pays au monde sont libres de choisir leur partenariat et leur relation internationale, comme ils veulent. Et les États-Unis cherchent à fournir, à offrir une relation ou des relations qui peuvent être bénéfiques pour tous les pays partenaires.
Nous sommes toujours un pays qui accueille plusieurs millions d’immigrés chaque an
Les USA font face á une vague migratoire, des immigrés pour la plupart en provenance des pays de l’Afrique sub-saharienne, qu’est-ce que cela vous inspire ?
Comme vous le savez, les États-Unis sont un pays d’immigrés. Pour nous, l’immigration est un principe fondateur des États-Unis. Les migrants vers les États-Unis sont la bienvenue. Ce que nous essayons maintenant d’empêcher, c’est une migration clandestine qui mène à des souffrances à l’échelle humaine. Par exemple, les migrants qui viennent de partout dans le monde et qui essayent de passer par la frontière américaine illégalement. Ils souffrent parfois d’abus aux mains des trafiquants d’êtres humains. Et maintenant, nos efforts sont plus axés sur l’amélioration de cette situation pour empêcher que les gens souffrent de ce genre d’abus et aussi qu’ils ne souffrent pas de privations, par exemple, sur la route.
Mais fondamentalement, nous sommes toujours un pays qui accueille plusieurs millions d’immigrés chaque an. Et ça ne va pas changer. Tout d’abord, les efforts diplomatiques de la CEDEAO sont prometteurs pour résoudre la situation.
Au Niger, nous cherchons une résolution diplomatique
Quelle est la position des USA sur la crise au Niger ?
Nous sommes très concernés par les événements au Niger. Nous appelons pour le retour au pouvoir du président Bazoum, bien sûr. Nous cherchons une résolution diplomatique.
Interview réalisée par Ibrahima Sory Diallo