Censure

Marché de Kobaya (Conakry). Les forces de l’ordre accusées de vandalisme

Les femmes du marché de Kobaya (banlieue de Conakry) ont dénoncé la ‘‘vente’’ de leur centre d’affaires dans la rue, vendredi dernier. Elles ont barricadé la route, interrompu la circulation, jusqu’à l’intervention des agents des forces de l’ordre.

Aicha Condé, fille d’une vendeuse, nous a fait le résumé de l’évènement. « Je suis venu ici pour défendre la cause de mes mères, mes sœurs, mes tantes qui souffrent. Ça fait maintenant des années. Nous, nous sommes des élèves. On vient ici pour aider les parents, revendre au moins, avoir quelque chose pour subvenir à nos besoins. Mais on a remarqué qu’ici, nos mères, elles paient trop pour des petites tables qui ne valent même pas un mètre. Et puis après tout ça, à chaque fois c’est des disputes, des petits paiements. À chaque fois tu paies des 10 000, 30 000. Et puis hier, ils sont venus ici, soi-disant que nos mères doivent quitter ici. Pourquoi ? Et pourtant, nos mères ont chèrement payé ici. Depuis 3 heures du matin, il y a des gens qui sont là en train de défendre la cause de ce marché.  » a-t-elle expliqué.

Selon les dames en furie, ‘‘les administrateurs de Kobaya, le chef du quartier qui est là, ils ont vendu le marché à quelqu’un d’autre. Les femmes du marché ont aussi acheté le marché. Comment se peut-il que deux personnes puissent acheter les mêmes lieux ? Comment ça ? Les femmes veulent juste avoir leur place’’.

Aussi, elles accusent les agents des forces de l’ordre d’avoir commis des actes de vandalisme. « Ils ont gâté des trucs ici. Ils ont gâté l’argent des gens. Il y a certains militaires qui sont venus voler les marchandises des femmes ici. Ils sont entrés dans les quartiers. Ils ont lancé des gaz là-bas. On est venues ici pour le marché. Pourquoi rentrer dans le marché, aller attraper des petits-enfants qui n’ont rien à foutre dans ça », a dénoncé Aicha Condé.

Finalement, ces femmes à travers notre interlocutrice, souhaitent l’implication du président de la transition, afin qu’elles gardent ce marché. « Ils ont fait des dégâts là-bas, pas possible. Vraiment, on prie le bon Dieu et on demande au président Doumbouya de nous aider.  Maintenant c’est à l’État de voir s’il peut au moins rembourser l’acheteur pour que les femmes puissent avoir leur place. Nous c’est ce qu’on demande. Avoir là où on cherche à manger, là où on cherche nos petits-besoins, qu’on nous rende notre place. C’est tout ce qu’on demande à l’État », a-t-elle conclu.

Abdou Lory Sylla pour guinee7.com

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