L’Office National de la Formation Professionnelle et du Perfectionnement (ONFPP), a procédé au lancement officiel de la formation de 20 détenus dont 9 femmes, de la Maison centrale de N’Zérékoré, dimanche 25 septembre 2023. Cet atelier qui vise à former certains prisonniers dans le métier de la pâtisserie est apprécié par les bénéficiaires mais aussi par les autorités judiciaires de la place.
Dans son intervention, Etienne Kamano, chef de département de la formation professionnelle de l’ONFPP a indiqué que la prison n’est qu’une parenthèse de la vie.
« L’ONFPP dans sa mission régalienne, a l’obligation de former les gens du secteur formel et ceux des groupements et des associations qu’on appelle les entreprises du secteur informel. Ici on est dans un cas très particulier qui concerne les détenus, ceux qui sont en conflit avec la loi, de la maison de détention de N’Zérékoré. L’importance de cette initiative, c’est de prouver aux détenus que la prison n’est qu’une parenthèse de leur vie et qu’à la sortie de ce lieu, qu’ils soient capables de se réinsérer et de raconter cette parenthèse comme une histoire passée. Nous pensons que lorsqu’ils vont sortir de cette prison, avec ce métier, ils pourront être utiles à la société. Et la faute qui les a conduits dans cette situation, ils vont cesser de la commettre parce qu’ils seront désormais occupés par ce métier », a expliqué Etienne Kamano.
Le Procureur de la République près le TPI de N’Zérékoré se réjouit de cette formation initiée par l’ONFPP. « C’est un sentiment de joie et de satisfaction qui m’anime ce matin. Au nom du Ministre de la Justice, le garde des sceaux et du Procureur général de la Cour d’appel de Kankan, je remercie l’ONFPP, parce que venir former nos détenus, nous réconforte à plus d’un titre. Je comprends que cette façon de faire consiste à la réinsertion socio-professionnelle de ces gens qui sont en conflit avec la loi. Si vous voyez que d’autres se retrouvent en prison après avoir purgé leurs peines, c’est parce qu’ils n’ont rien appris comme métier et nous, on les qualifie de récidivistes. Mais avec cette initiative, une fois sortis de la cellule, ils peuvent relayer leur compétence acquise pendant leur détention, à la société, chose qui peut participer au développement de cette société. Donc c’est pour nous un message fort que l’ONFPP lance à l’endroit des détenus mais aussi aux autres partenaires qui pourront imiter l’Office National de la Formation Professionnelle et du Perfectionnement, à nous venir en aide pour conscientiser nos prisonniers », a fait savoir Abdoulaye Komah.
Le porte-parole des 20 détenus bénéficiaires de cette formation en pâtisserie, se dit satisfait. « Cette formation en pâtisserie nous va droit au cœur. Depuis que je suis là, il y a des formations qui se tiennent ici sans que je ne sois convié, si cette fois-ci je prends part, je mettrais tout en œuvre pour prendre ce métier à bras le corps. J’ai abandonné les études, j’étais dans la rue sans rien faire de potable, jusqu’à ce que je me suis retrouvé derrière les barreaux où j’ai rencontré des choses du jamais vu dans ma vie. Je regrette les faits qui m’ont conduit ici et je conseille mes amis d’accorder assez d’importances à cette formation afin d’être autonome dans la vie après la prison », s’est exprimé Nakoli Kpogomou.
Pendant une semaine de formation, ces 20 détenus dont 9 femmes de la maison centrale de N’Zérékoré, seront outillés en pâtisserie leur permettant de subvenir à leurs besoins après leur temps de détention.
A préciser que cette formation sera sanctionnée par une attestation à en croire l’Office National de la Formation Professionnelle et de Perfectionnement (ONFPP).
Avec Laguinee.info
