Les collecteurs de ferrailles ont manifesté devant le ministère du Commerce, de l’Industrie et des PME. Ils réclament l’annulation du blocus sur l’exportation des métaux non ferreux imposé par le département. Une situation qui selon eux les handicape et donne le monopole aux industriels locaux.
Des slogans hostiles à l’endroit de la cheffe du département ainsi que certains de ses cadres ont été scandés.
Pour les clamer, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, les a invités au siège de son département. Une réunion entre le département et les ferrailleurs a été programmée ce jeudi au ministère du Commerce.
Selon Sekou Sidibé, un manifestant, « le problème est survenu il y a de cela un mois, dix jours. Le département a fait un papier suspendant l’exportation des métaux non ferreux. C’est-à-dire l’aluminium, le bronze, le cuivre et les batteries utilisées avec inox. Nous, nous fournissons aux Indiens. Ce sont ces cinq articles-là qui ont été interdits de sortie. Mais cette interdiction est intervenue parce qu’il y a un groupe d’Indiens qui sont venus, ils ont construit un four. Le four permet de fondre l’aluminium, il fond la batterie. Mais leur capacité de production, c’est cinq tonnes par jour. Ils ont dit au département qu’ils prennent tout de la Guinée » a-t-il expliqué.
Avant de poursuivre : « nous, nous sommes des fournisseurs. On a des magasins sur toute l’étendue du territoire. Aujourd’hui, nous sommes bloqués. Depuis que l’interdiction est intervenue sur le terrain, il y a eu une baisse du prix. Chaque jour que Dieu fait, les Indiens ne font que diminuer le prix. Nous sommes dans une fédération qui vient les rencontrer à chaque fois. Ils ne font que dire à la fédération de venir demain. Donc aujourd’hui, nos magasins sont remplis. On ne peut pas vendre. Quand on entend le commerce, c’est la concurrence, donc s’il n’y a pas de concurrence dans le marché, le marché est gâché. Donc, aujourd’hui, c’est pour leur montrer que la décision qu’ils ont prise, a été faite de façon unilatérale, sans consulter la fédération. Et la fédération régule notre situation. »
Invité à la rencontre par le ministre de la Justice, Mohamed Bakayoko, secrétaire général du ministère du Commerce explique le problème par des procédures de régulation. « Je dois dire que je suis le premier surpris ce matin, puisque j’étais en train de travailler sur un parafeur et j’entends des cris. Il faut comprendre que le ministère du Commerce a un double rôle. A la fois on doit gérer le commerce, mais également faire la promotion du secteur privé. Donc je trouve cela un peu inconfortant quand monsieur dit que nous sommes contre le secteur privé. Alors à ce moment-là, il n’y a pas de raison qu’il y ait un ministre en charge de la promotion du secteur privé. Nous avons également le rôle de promouvoir les industries ordinaires et eux tous, dans la salle, ils savent très bien qu’il y a des industriels qui ont besoin de ferraille pour produire sur place. Et si ces industries n’ont pas de matière première pour travailler, essentiellement la ferraille, monsieur le ministre, voilà pourquoi nous avons l’obligation de procéder à la fermeture de l’exportation, puisque monsieur semble dire que le pied est posé sur un dossier de demande d’exportation, nous devons faire face à cette dichotomie: ouvrir, fermer, quand on ouvre, quelle quantité on laisse sur le territoire national pour produire, puisque ce sont aussi vos frères, nos frères, guinéens qui sont également employés dans ces unités industrielles. Donc c’est en ce sens que nous procédons à réguler par période », justifie-t-il.
Enfin, Charles Wright a invité les manifestants à privilégier la discussion à la violence ou à des « slogans hostiles ». Il a invité les représentants des manifestants à une rencontre au ministère du Commerce ce jeudi à 15h.
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com