Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, demande des preuves des violences exercées sur les journalistes.
À l’en croire, « une intervention policière peut toujours entraîner des petits bobos, ça c’est clair. Ce ne sont pas des gens qu’on a attrapés et puis on s’est mis à les frapper à coups de matraque alors qu’ils étaient isolés, ce n’est pas ça du tout. Donc ce que vous êtes en train de dénoncer là, ce n’est pas ce qui s’est passé. Les gens mêmes en courant peuvent tomber, se blesser, ça arrive. Ce n’est pas pour autant que vous allez dire qu’ils ont été agressés, violentés, même il y en a qui ont des bobos, c’est normal. Combien d’entre vous font du sport par jour, le simple fait d’être secoué pour 20 mètres, vous tombez tous dans les arrêtés. Il faut aussi, quand vous allez dans une manifestation, vous allez respirer du gaz, il y en a parmi vous qui ont fait ça avec nous pendant longtemps. C’est bien, si ce n’était que ça, aller manifester et tout ça. La manifestation n’était pas autorisée du tout.
J’ai entendu quelqu’un de vous dire dans un média en m’interrogeant que les manifestations en Guinée, c’est du régime déclaratif. C’est vrai mais une déclaration que vous faites a besoin de l’assentiment de l’autorité sinon elle est illégale. C’est plutôt ça qu’il faut accepter ».
Avant d’ajouter : « dans quel pays au monde l’Etat peut dire que c’est interdit ? Les journalistes se lèvent et disent qu’ils refusent l’interdit, et marchent. Cela ne se fait nulle part. Lorsque l’Etat interdit, il y a des recours. Le tribunal administratif est là pour contester les décisions administratives. Les tribunaux sont là pour ça aussi. Lorsqu’on ne fait recours à rien du tout, on dit qu’on brave l’interdit. La paix publique elle incombe à l’État et l’État essaie de la garantir. Dieu merci, il n’y a pas eu de fracturés, de blessés graves ou de morts. C’est très bien comme ça. Si on fait des interventions de police qui entraînent des quelques bobos parce que les gens, ils courent il ne faut pas dire qu’on a été agressé ou violenté, c’est faux. Ce traitement de l’information était biaisé. Personne de vous ne peut diffuser une image où vous voyez un de vos confrères brutalisés par la police. Si vous sortez ça, les sujets peuvent être poursuivis. Qu’ils soient policiers ou gendarmes. Si vous avez des vidéos ou des images de témoignages que la police et la gendarmerie brutalisent un citoyen, il va être poursuivi. »
Avant de terminer en disant : « mais le fait de dire qu’ils ont brutalisé les gens, il faut quand même respecter tout le monde. On respecte les médias mais les médias doivent avoir un traitement raisonnable de l’information. Il y a eu une déferlante de dire que (…) vous ne rendez pas service à votre pays. Parce que vous travestissez l’information. Il y en a même qui disent qu’ils ne feront pas les assemblées générales pour soutenir la presse. Mais il faut arrêter un peu. C’est bizarre. »
Abdou Lory Sylla pour guinee7.com