Censure

Gendarme filmé avec une arme dans une manif : La partie civile décide de ne plus plaider

Ibrahima B., gendarme, a été filmé le 20 octobre 2022, jour de manifestation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), en train de faire des tirs en direction d’un groupe de manifestants à Bambéto, dans la commune de Ratoma. Le 6 décembre de la même année il a été placé sous mandat de dépôt. Il est accusé de « meurtre, atteinte à la vie privée, coups et blessures ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner ».

Son procès s’est poursuivi, lundi 23 octobre 2023, au tribunal de première instance de Dixinn, avec la comparution de son commandant d’unité, Lieutenant Aboubacar Keïta, à titre de témoin.

on a vu un tireur dans la foule

Selon lui, le 20 octobre, pendant qu’ils étaient à Bambéto pour le maintien d’ordre,  » à 11 heures, on a vu un tireur dans la foule. Le seul moyen c’était de se mettre à l’abri. Le margis-chef Baldé est allé nous approvisionner en gaz lacrymogène, (…). Après j’ai vu une vidéo de lui circulant sur Facebook et je l’ai appelé pour lui demander. Il m’a répondu qu’il a également vu la vidéo circuler. Il m’a dit qu’il est allé approvisionner l’unité en gaz lacrymogène. C’est au retour qu’il a rencontré le tireur qui lui tirait dessus et il s’est mis à l’abri avant de riposter. La première chose que j’ai fait c’était de confisquer son arme et attendre les premières décisions ».

Je n’ai pas donné l’ordre d’aller avec une arme

Dans la phase questions-réponses, Lieutenant Aboubacar Keïta, a tenu à préciser qu’officiellement, ‘‘notre équipe n’était pas armée. En tant que commandant, ce jour je n’ai jamais donné l’ordre de tirer. Tout agent assure la protection de son chef en maintien d’ordre. C’est pour que quand son chef réfléchit qu’il fasse attention aux côtés. L’arme dont on fait allusion, je ne l’ai pas vu de mes yeux. Je n’ai pas donné l’ordre d’aller avec une arme non plus ».

Pas de transport judiciaire

Après ce témoignage, la partie civile a demandé un transport judiciaire sur les lieux. Une demande non soutenue par le ministère public. Selon lui « il n’y a de nécessité, le transport judiciaire sollicité par la défense n’est pas opportun’’. Même position chez la défense. « Je prie de rejeter cette demande », a lancé Me Joseph Sovogui, avocat du détenu.

Ainsi, le juge Amadou Sy, a rejeté cette demande et a renvoyé l’audience, 15 jours après, pour les réquisitions et plaidoiries.

A la sortie de la salle d’audience, la partie civile s’est réjouie de cette comparution parce que selon Me Thierno Souleymane Baldé, la déposition du Lieutenant Aboubacar Keïta a beaucoup aidé. Cependant, il a annoncé qu’il ne va pas plaider dans cette affaire.

Les parents des victimes l’ont dit, ils préfèrent se contenter de la justice divine

« Nous avons décidé de ne plus nous associer à la procédure en cours. Nous ne viendrons pas plaider. Nous allons attendre une première décision et nous allons faire une déclaration d’appel contre la décision qui sera prise. Et si effectivement il y a la volonté à ce que la procédure soit faite correctement, ça se fera à la cour d’appel. Sinon, comme les parents des victimes l’ont dit, ils préfèrent se contenter de la justice divine », a annoncé Me Thierno Souleymane Baldé.

Bhoye Barry pour guinee7.com

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